Battues par le vent, les plaines du Hauran s’étendent à quelques dizaines de kilomètres au sud de Damas. Ces grands plateaux agricoles qui jouxtent la Jordanie sont connus pour être les terres les plus fertiles de Syrie et le berceau de l’insurrection contre Bachar Al-Assad. A partir de 2011, dans la foulée du soulèvement à Deraa, la région s’est hérissée d’une multitude de groupes armés qui ont tenu tête pendant des années aux troupes du régime. En 2018, à la suite d’une offensive massive de l’armée syrienne épaulée par l’aviation russe, les factions rebelles ont fini par capituler les unes après les autres, signant des accords de « réconciliation » avec le régime, sous le patronage de Moscou, ce qui a permis à Bachar Al-Assad de s’imposer dans le sud de la Syrie.
« Nous avons signé pour garder une autonomie sur nos terres et ne pas laisser notre région entièrement aux griffes du régime. Nous sommes restés pour nous défendre, pas pour devenir ses alliés », se justifie Khalid Abou Munzer Al-Daheni, leader de la Division du 18 mars, à Deraa, qui en veut pour preuve le fait d’avoir participé à la chute du dictateur. Début décembre 2024, profitant de l’avancée éclair des troupes menées par HTC dans le nord du pays, ces factions se sont unies sous la bannière de la Chambre des opérations du Sud. Après avoir mis en déroute l’armée syrienne dans les provinces de Deraa, de Souweïda et de Kuneitra, les rebelles ont marché sur Damas, où ils ont été les premiers à pénétrer à l’aube du 8 décembre.
Il vous reste 74.15% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.