« Grâce à Dieu, le Palais du peuple est revenu à son peuple », clame une voix résonnant sous les hauts plafonds du palais présidentiel. A l’occasion de la Conférence du dialogue national, des centaines de représentants de la société civile syrienne ont foulé mardi 25 février le tapis rouge de la luxueuse bâtisse perchée sur les hauteurs de Damas. Dans ces lieux, interdits au public à peine deux mois et demi plus tôt, avant que Bachar Al-Assad ne déserte discrètement ses appartements dans la nuit du 8 décembre 2024, l’heure était aux accolades et aux discussions politiques animées.
« C’est une journée historique. Pour la première fois, les Syriennes et les Syriens se réunissent pour discuter de l’avenir du pays. Pouvoir le faire ici, au palais, en toute liberté de parole, c’est déjà une grande victoire ! », se réjouit Hind Kabawat, issue de la communauté chrétienne et l’une des deux femmes membres du comité préparatoire de la conférence nommé deux semaines plus tôt par le nouveau maître des lieux, Ahmed Al-Charaa.
Le dialogue national était une promesse de l’ancien leader du groupe islamiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) quand il s’est proclamé président de la transition syrienne lors de son « discours de la victoire », le 30 janvier, devant une assemblée presque exclusivement composée de militaires. Avec l’organisation de cette conférence, destinée aux forces civiles, le dirigeant semble vouloir donner des gages d’ouverture alors que la transition post-Al-Assad est scrutée par de nombreux pays arabes et occidentaux qui conditionnent leur soutien – notamment la levée des sanctions internationales – à l’inclusivité du processus.
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