La Syrie a franchi, samedi 29 mars, une étape supplémentaire dans son ère post-Bachar Al-Assad avec la formation d’un nouveau gouvernement. Dans un discours prononcé au cours de la cérémonie annonçant cet exécutif, le président syrien par intérim, Ahmed Al-Charaa, qui a pris le pouvoir à la tête d’une coalition islamiste le 8 décembre, a affirmé sa volonté d’« édifier un Etat fort et stable ».
Depuis cette date, une équipe ministérielle était chargée de la gestion des affaires courantes. Les ministres des affaires étrangères, Assad Hassan Al-Chibani, et de la défense, Mourhaf Abou Qasra, des fidèles du président intérimaire, conservent leurs postes dans le gouvernement. Le chef des renseignements généraux, Anas Khattab, également proche de M. Al-Charaa, est nommé ministre de l’intérieur.
Hind Kabawat, une femme chrétienne, est nommée ministre des affaires sociales et du travail. Le chef des casques blancs, les secouristes syriens qui œuvraient dans les zones rebelles, Raed Al-Saleh, est nommé ministre des situations d’urgence et des catastrophes.
Période transitoire de cinq ans
L’annonce, initialement prévue le 1er mars, intervient alors que la communauté internationale appelle à une transition syrienne inclusive. Les nouvelles autorités cherchent à réunifier et reconstruire la Syrie et ses institutions après le renversement de Bachar Al-Assad.
Proclamé président intérimaire en janvier, M. Al-Charaa doit gérer la période transitoire de cinq ans après près de quarante ans de guerre civile. Ce n’est qu’après cette période que des élections doivent se tenir sur la base d’une nouvelle Constitution.
Entretemps, la déclaration constitutionnelle lui accorde les pleins pouvoirs dans la formation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, bien qu’elle affirme respecter la séparation des pouvoirs.