Dans la banlieue de Damas, les façades blanches immaculées des 11 écoles primaires de Zamalka et leurs portails verts tranchent avec la tristesse des murs d’habitation défigurées par la guerre. De même, les clameurs qui s’échappent des cours de récréation contrastent avec le silence de rues en partie inhabitées à cause de la dangerosité d’immeubles aux structures meurtries par les impacts d’obus. Dans cette ville de la Ghouta orientale, un ancien bastion de l’opposition qui a subi le siège implacable des forces de l’ancien régime entre 2011 et 2018, quelque 8 000 enfants ont retrouvé le chemin de l’école primaire à l’automne.
Pour la première fois depuis plus de dix ans, les élèves de Syrie ont fait leur rentrée mi-octobre dans un cadre éducatif commun et selon un calendrier unifié. Mais les défis sont abyssaux. Pour environ 4 millions d’inscrits, selon les estimations, plus de 2,4 millions d’enfants ne sont pas scolarisés, et plus de 1 million risquent d’abandonner l’école, selon l’Unicef. Les obstacles sont nombreux : insécurité, pauvreté, réfugiés déplacés, enfants en situation de handicap et risques psychosociaux. Une école sur trois reste inutilisable – endommagée, détruite ou transformée en abri.
Au ministère de l’éducation, Mohamed Hanoun, le jeune responsable des infrastructures, dresse un sombre panorama, mais se veut optimiste : « Huit mille des 19 365 établissements scolaires que compte le pays nécessitent une réhabilitation. Sur les 4 000 établissements détruits ou partiellement détruits, plus de 400 sont irrémédiablement perdus. Mais nous en avons rebâti 830 avec l’aide d’associations et d’acteurs locaux. »
« Pas question de laisser des enfants à la rue »
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