Des publications qui affirment qu’un jeune homme druze, originaire du sud de la Syrie, serait mort, sous la torture des nouvelles forces de sécurité syriennes ; une vidéo d’une salle des fêtes vandalisée par des hommes présentés comme des « islamistes fous », hostiles à toute forme de célébration car « la musique est considérée comme haram [“illicite”] » ; ou encore des images de femmes intégralement voilées sur la place des Omeyyades à Damas, qui témoignent de la « talibanisation » de la société : les réseaux sociaux regorgent d’informations fausses ou non vérifiées sur la Syrie. « Il faut vraiment utiliser son cerveau habilement, prendre un peu par ci, un peu par là, pour se faire une idée de la réalité », dit, las, Abderrahmane Slimane, étudiant de 22 ans, en faisant défiler les posts sur l’écran de son téléphone.
Assis sur la pelouse devant la faculté de biologie de l’université de Damas, îlot de fraîcheur et de calme au milieu du tumulte de la capitale syrienne, le jeune homme, originaire de la province orientale de Deir ez-Zor et installé dans le quartier de Harasta, en périphérie de Damas, confie utiliser exclusivement les réseaux sociaux pour s’informer, comme bon nombre de ses camarades. « Je suis sur certaines chaînes Telegram. Sinon ce sont souvent mes amis qui me racontent ce qu’il se passe du côté de chez eux. Nous échangeons ainsi sur des boucles sur WhatsApp », précise le jeune homme.
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