La suspension, mardi 1er juillet, par la Cour constitutionnelle thaïlandaise, de la première ministre, Paetongtarn Shinawatra, le temps d’examiner les violations éthiques dont elle est accusée, plonge la Thaïlande dans une période de fortes turbulences politiques : la décision pourrait prendre un à deux mois. Paetongtarn Shinawatra, 38 ans, fille de l’ancien premier ministre Thaksin Shinawatra, revenu d’exil en août 2023 et éminence grise de son gouvernement, avait remplacé il y a un peu moins d’un an un autre premier ministre, Srettha Thavisin, issu de son parti, le Pheu Thai (« Parti pour les Thaïlandais »), lui-même démis de ses fonctions par la Cour constitutionnelle pour « violation grossière des règles éthiques ».
La dernière en lice des Shinawatra à la tête du gouvernement, après son père et sa tante Yingluck, tous deux renversés par l’armée en 2006 et en 2014, a été épinglée pour avoir désigné, dans une conversation téléphonique avec l’homme fort du Cambodge, Hun Sen, un général thaïlandais comme un « opposant » aux Shinawatra dans le conflit frontalier qui oppose les deux pays. Le 18 juin, Phnom Penh a fait fuiter la conversation, au grand dam des Shinawatra, qui estimaient entretenir une relation d’amitié avec Hun Sen.
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