Il est 10 heures du matin, en milieu de semaine, et le mois de juillet touche à sa fin. Tout comme le congé de Faïza, 42 ans, secrétaire dans une entreprise d’électroménager et mère de deux collégiens de 11 et 14 ans. Résidente de Radès, en banlieue sud de Tunis, elle est venue en voiture avec ses enfants, sa sœur Houda et deux de ses neveux pour passer une partie de la journée sur la plage de La Goulette, à l’est de la capitale.
Car près de chez elle, l’eau est impropre à la baignade depuis des décennies : pollution industrielle et rejets massifs d’eaux usées ont condamné cette partie du littoral. Depuis des années, les habitants du Grand Tunis se tournent donc vers les plages situées plus au nord – notamment celle de La Goulette.
Assises sur des chaises en plastique sous un parasol, Faïza et Houda surveillent leurs enfants, qui jouent au ballon au bord de l’eau. Ce jour-là, la mer est calme, et une légère brise rafraîchit l’atmosphère. Ce que les deux femmes ignorent, c’est que le lieu où elles se sont installées figure sur la liste des 28 plages désormais interdites à la baignade. Publiée fin juin par le ministère de la santé, cette liste recense les plages déclarées impropres en raison de leur contamination par des eaux usées et la présence de bactéries comme les streptocoques ou les salmonelles susceptibles de causer des infections cutanées, des maladies respiratoires ou des troubles gastro-intestinaux.
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