« Dieu voit tout. » Nana Tchana Apoline se raccroche à cette certitude depuis des mois. « Dieu voit tout », répète-t-elle. Et c’est bien le seul espoir qui survit chez cette femme de 29 ans, originaire du Cameroun. Elle marche sans but, sous un soleil de plomb, sur un chemin sablonneux du littoral tunisien. Il y a quelques heures, à quelques kilomètres de là, elle a été chassée par la garde nationale d’un campement où elle vivotait, avec Vidal, son fils de 2 ans. « On est démantelés à répétition, c’est grave », s’insurge-t-elle.
Nana Tchana Apoline fait partie des quelque 20 000 migrants piégés dans des champs d’oliviers au nord de la ville de Sfax. Depuis 2023, des hommes, des femmes et des enfants, originaires de Côte d’Ivoire, de Guinée, du Burkina Faso ou encore du Mali, ont convergé vers cette région côtière, à moins de 300 kilomètres au sud de Tunis. Le site est devenu, pour moins de 1 500 dinars (442,61 euros) par personne, une rampe de lancement d’embarcations vers l’île italienne de Lampedusa, distante de moins de 200 kilomètres des côtes.
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