La tension est à son comble dans les couloirs du quartier général du parti républicain du peuple (CHP, premier parti d’opposition), à Ankara. Vendredi 5 septembre, quelque mille délégués du parti ont déposé une demande auprès des autorités électorales pour organiser un nouveau congrès extraordinaire. Prévu le 21 septembre, ce nouveau rendez-vous permettra de reconduire la direction actuelle, et notamment son chef, Özgür Özel, à la tête de la formation politique.
Plus tôt dans la semaine, mardi 2 septembre, le président de région du parti et son équipe à Istanbul avaient été révoqués par décision de justice pour cause d’« irrégularités » supposées dans les élections internes au parti, tenues en octobre 2023. L’équipe élue a ainsi été remplacée par une nouvelle équipe, nommée par le tribunal administratif, avec à sa tête une ancienne figure dissidente du parti, Gürsel Tekin.
Cette décision de justice a été accueillie avec beaucoup de gravité au sein du parti du CHP, ainsi que dans les cercles de l’opposition. Tous craignent que cet épisode ne soit qu’une répétition générale de ce qui pourrait se produire le 15 septembre. Le parti devra comparaître devant la justice pour des accusations similaires d’« irrégularités » dans le vote qui s’est tenu en novembre 2023 lors du congrès ordinaire qui a fait élire Özgür Özel. Si le scénario se répète, il pourrait aboutir à la décapitation pure et simple de la direction élue.
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