Ils sont accusés d’activités terroristes. Au moins neuf Turcs travaillant pour des médias prokurdes, dont huit journalistes, ont été arrêtés, mardi 23 avril, en Turquie, ont fait savoir leurs employeurs et leurs avocats.
Ces personnes, quatre femmes et cinq hommes, ont été interpellées à l’aube dans trois villes différentes, la capitale, Ankara, Istanbul et Sanliurfa, selon l’association des avocats pour la liberté de la presse, MLSA. Les journalistes travaillent pour l’agence de presse Mezopotamia ou pour le journal Yeni Yasam. La neuvième personne est un « employé de presse ».
Mezopotamia précise que son journaliste arrêté à Ankara l’a été au cours d’« une opération de police à son domicile ». « L’unité juridique de MLSA a indiqué qu’il était interdit aux journalistes de consulter un avocat », écrit l’ONG sur le réseau X, ce qu’a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) une proche d’un des journalistes interpellés, sous le couvert de l’anonymat.
Selon elle, la police s’est présentée au domicile de ce journaliste avant l’aube. Les familles des reporters concernés ont été prévenues de leur arrestation « dans le cadre d’une enquête ouverte en 2022 pour activités terroristes », a expliqué cette femme. Ceux d’Istanbul étaient retenus mardi dans un poste de police, a-t-elle affirmé.
Perquisitions en Belgique
L’organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) à Istanbul, jointe par l’AFP, a dit « suivre la situation de près ».
Simultanément, les studios de télévision de Sterk TV et de Medya News, deux chaînes de télévision kurdes émettant à partir de la Belgique, ont été perquisitionnés par la police belge, ont annoncé ces deux médias dans un communiqué transmis à l’AFP.
Selon un communiqué du parquet belge diffusé mardi, ces perquisitions ont été effectuées « dans la nuit », « à la demande de la justice française », qui cherche à « établir d’éventuelles preuves de financement du terrorisme ». Il n’était pas possible dans l’immédiat d’établir un lien entre les arrestations de journalistes en Turquie et les perquisitions en Belgique.