LETTRE D’ISTANBUL
Il y a quelques semaines, devant les membres de la Fondation Femmes et démocratie (Kadem), créée par sa fille Sümeyye, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, expliquait pourquoi il était important d’avoir des enfants. « C’est une question de survie » pour le pays, a-t-il affirmé, précisant que, au cours des années à venir, « si la nation ne parvient pas à se ressaisir, il en sera fini de sa capacité à survivre sur ces terres ». Et d’ajouter, sous les applaudissements : « La menace est pour notre pays plus grande que la guerre. La famille en tant qu’institution est menacée, nous devons agir. »
Le chef de l’Etat a depuis longtemps pris l’habitude d’intervenir pour exhorter les femmes à « faire au moins trois enfants », encourageant dans certains discours à en avoir quatre, voire cinq, afin de relancer la natalité turque. Père de quatre enfants, Recep Tayyip Erdogan exprime ainsi son souci, dit-il, d’assurer l’avenir démographique et économique d’une Turquie jeune, face, notamment, à une Europe vieillissante. En dépit de son insistance sur le sujet, la réalité des chiffres est cruelle.
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