Le village, comme tant d’autres, est gris et déserté par la plupart de ses habitants, partis devant l’avancée des forces russes dans la région de Dnipro. Les maisons font désormais office de base arrière pour les militaires ukrainiens. Depuis quelques semaines, l’une d’elles, aménagée en « point de stabilisation », abrite une équipe de médecins, chargés de traiter en urgence les soldats gravement blessés avant qu’ils soient envoyés dans des hôpitaux loin des premières lignes. La nouvelle de la suspension de l’aide militaire américaine, mardi 4 mars, s’est très rapidement propagée.
Au « point de stabilisation », l’équipe l’a apprise aux aurores. Les médecins ne se disent pas surpris. Ces derniers jours, eux aussi ont suivi le spectaculaire rapprochement des Etats-Unis avec la Russie, les demandes de Washington concernant les minerais ukrainiens et la violente altercation entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump, vendredi 28 février, dans le bureau Ovale de la Maison Blanche. « En humiliant Volodymyr Zelensky, ils ont humilié tout le pays, tous les Ukrainiens, même ceux qui sont morts, lâche Nadya, 40 ans. C’est pour ça que cette décision ne me surprend pas. »
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