Rejeter son propre texte est une habitude qui se développe au Palais-Bourbon, ces dernières semaines. Mardi 24 juin, l’Assemblée nationale doit se prononcer sur la proposition de loi déposée par le sénateur (Les Républicains, Vosges) Daniel Gremillet sur le futur énergétique en France. Le texte, mis à l’ordre du jour par le gouvernement et défendu par le rapporteur Antoine Armand (Renaissance, Haute-Savoie), devrait être rejeté puisque les trois présidents de groupe du bloc central – Gabriel Attal (Renaissance, Paris), Marc Fesneau (MoDem, Loir-et-Cher) et Paul Christophe (Horizons, Nord) – ont annoncé, lundi, qu’ils demanderaient à leurs troupes de voter contre le texte, jugé trop anti-écologique, comme le feront aussi les représentants de gauche.
Les débats de la semaine dernière étaient pourtant réclamés par les députés depuis plusieurs mois. Tous appelaient le gouvernement à consulter le Parlement avant de signer son décret sur la programmation énergétique. Une semaine plus tard, le bilan est peu reluisant : entre une faible mobilisation du bloc central, un gouvernement qui peine à défendre un cap, des amendements qui se contredisent, voire loufoques (comme la réouverture de la centrale de Fessenheim, en cours de démantèlement), et donc un probable rejet, le texte n’a fait qu’écorner un peu plus l’image de l’Assemblée nationale.
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