L’anxiété se manifeste par de la crainte, de l’inquiétude, de l’appréhension et des symptômes physiques comme le mal de ventre et les nausées.
Votre progéniture peut ressentir du stress à l’idée de dormir dans le noir ou de faire un exposé en classe ; en revanche, il s’agit d’un trouble lorsque son anxiété s’accompagne d’une grande souffrance et l’empêche d’évoluer.
L’éducation joue un rôle important dans la transmission de l’anxiété, mais une autre raison, plus surprenante, peut expliquer ce phénomène.
Votre enfant a l’habitude d’être anxieux au moment de partir à l’école ou en pensant à son avenir ? À en croire un sondage Ipsos réalisé en 2022 sur 1000 jeunes âgés de onze à quinze ans, les troubles de l’anxiété touchent 49 % des adolescents, autant les filles (28 %) que les garçons (29 %). En tant que parents, vous pouvez avoir du mal à gérer la situation. Toutefois, il est possible d’agir en modifiant votre comportement.
Est-ce que l’anxiété se transmet par les gènes ?
Si vous êtes anxieux, votre enfant risque de l’être aussi, explique une étude menée en 2022 par l’Université Dalhousie au Canada. Selon l’équipe de chercheurs dirigée par le docteur Pavlova, la transmission est héréditaire et dépend du sexe du parent : elle s’effectue de mère en fille et de père en fils.
Selon les chercheurs, la probabilité que les enfants développent un trouble anxieux au cours de leur vie est trois fois plus élevée quand un parent du même sexe souffre aussi d’anxiété. À l’inverse, aucune transmission n’a été observée quand un parent du sexe opposé souffre d’anxiété. En revanche, si les deux parents sont anxieux, la probabilité que l’enfant le soit également augmente davantage.
Les enfants vivant avec un parent du même sexe, mais qui ne souffre pas d’anxiété, sont 62 % moins susceptibles de présenter ce trouble. Pour le Dr Pavlova, cela s’explique par la génétique, mais aussi par l’environnement de vie.
Le rôle du mimétisme et de la quête de perfection
Les enfants assimilent l’anxiété en imitant le comportement de leur parent du même sexe. Il est donc crucial de gérer votre propre stress et de montrer une attitude courageuse pour éviter la transmission à votre progéniture. C’est d’autant plus important que les troubles anxieux représentent un risque accru de difficultés scolaires, de dépressions, de comportements suicidaires, et d’alcoolisme, rappelle Le Manuel MSD.
Le phénomène de perfectionnisme, qui s’est amplifié depuis 25 ans, n’est pas étranger non plus à l’anxiété chez l’enfant. Dans un article de The Conversation, Simon Sherry, professeur à l’Université Dalhousie et psychologue clinicien, ainsi que Martin M. Smith, chargé de cours en méthodes de recherche à l’Université York St-John, conseillent aux parents de ne pas mettre la pression sur leur progéniture. Éviter d’être trop contrôlant et critique permet de faire baisser le niveau d’anxiété.
Le sondage Ipsos confirme le stress des enfants devant la réussite scolaire. Le sujet des notes reste le plus anxiogène pour les adolescents. 59 % des interrogés se déclarent très angoissés lors d’une interrogation ou d’une remise de note. Parmi ceux qui ont des troubles de l’anxiété modérés, 81 % vivent très mal ces moments-là.