Une enquête a été ouverte après un signalement portant sur des soupçons de violences et agressions sexuelles sur des élèves du collège-lycée catholique Sainte-Croix-des-Neiges à Abdondance en Haute-Savoie, entre 1960 et 1990, a annoncé jeudi 20 mars le procureur de Thonon-les-Bains.
Le signalement a été effectué le 12 mars par le directeur diocésain de l’enseignement catholique de Haute-Savoie et porte sur 14 victimes présumées, des anciens élèves, a précisé à l’Agence France-Presse (AFP) le procureur, Xavier Goux-Thiercelin, confirmant des informations du Dauphiné Libéré.
Une enquête avait déjà été ouverte après un premier signalement en décembre 2023 et concernant les faits dénoncés par l’un de ces 14 anciens élèves. Les deux seront jointes, selon le procureur.
« Violences », « attouchements »
Dans le sillage de l’affaire de Bétharram, c’est une page Facebook du groupe « Les anciens de Sainte-Croix-des-Neiges » qui a déclenché la nouvelle procédure. D’anciens élèves y évoquent des violences remontant à plusieurs décennies, en accusant particulièrement un homme d’église et un surveillant.
« Ce que j’ai lu ici ne fait que confirmer ce que ma mémoire a tenté d’effacer… la violence et les gestes déplacés, les semaines dans le couloir, les brimades… », écrit l’un d’eux. « Une année à Sainte-Croix sans problème, plutôt agréable. Par contre, 1955, problème pour un de mes cousins avec un pion pédo, dont j’ai les photos », affirme un autre. « J’ai subi des attouchements », écrit un troisième, en nommant son agresseur présumé. « Je me rends compte aujourd’hui ne pas être le seul. »
L’actuel chef de cet établissement privé sous contrat, qui accueille environ 200 élèves et dispose d’un internat, a transmis des captures d’écran de ces commentaires à la direction diocésaine de l’enseignement catholique du département, qui a ensuite effectué le signalement, selon son directeur, Marc Héritier. Ses services ne chapeautent l’établissement que depuis 2007. Auparavant, il était sous la responsabilité du collège-lycée Sainte-Croix de Neuilly, dépendant du diocèse de Nanterre, selon M. Héritier.
La direction de l’établissement « est totalement solidaire avec les victimes de ces souffrances horribles et souhaite faire toute la lumière sur les agissements des adultes responsables de ces actes odieux », selon un communiqué. « Nous condamnons fermement ces violences du passé qui nous révoltent. Ces actes sont une trahison inacceptable de notre mission éducative », a réagi pour sa part la direction diocésaine de l’enseignement catholique de Haute-Savoie.
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Le scandale de Notre-Dame de Bétharram, un établissement catholique des Pyrénées-Atlantiques ayant abrité des violences pendant des décennies, a entraîné une vague de dénonciations dans d’autres établissements catholiques et la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire.
