Aurait-on pu imaginer pire calendrier ? Lundi 17 novembre, ouverture de la Semaine de l’industrie en France : le gouvernement réunit à Paris quelque 150 patrons pour annoncer 9 milliards d’euros d’investissements nouveaux (sur 30 milliards au total pour 2025), lors d’un sommet Choose France consacré aux entreprises tricolores.
Le même jour, le tribunal de Strasbourg décide de la « cession partielle » de l’aciériste NovAsco (ex-Ascometal), en difficulté depuis plusieurs mois. Ses trois sites industriels de Saint-Etienne, Custines (Meurthe-et-Moselle) et Hagondange (Moselle) sont liquidés, et seule l’usine de Leffrinckoucke (Nord) est reprise. Au total, 144 emplois seulement sont conservés sur les 693 du groupe.
Le télescopage de ces deux informations est un précipité de la situation actuelle de l’industrie française. D’un côté, à Choose France, on célèbre l’industrie du futur, avec près de la moitié des 9 milliards d’euros d’investissements annoncés qui concernent l’ouverture de data centers, indispensables pour développer l’intelligence artificielle mais peu pourvoyeurs d’emplois. De l’autre, on assiste à la crise continue de l’industrie traditionnelle, confrontée à la chute de la demande en Europe et à la concurrence chinoise. Les 549 emplois supprimés chez NovAsco s’ajoutent aux plans sociaux de ces derniers mois dans la sidérurgie (ArcelorMittal, avec plus de 600 postes), l’automobile (Michelin et Valeo, avec 1 254 et 866 emplois), la chimie (Vencorex, avec près de 400 emplois), ou l’agroalimentaire (Teisseire, avec plus de 200 emplois).
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