A Fort Madison, dans un comté conservateur de l’Iowa, mardi 15 avril, un sénateur républicain a subi l’ire de ses électeurs. Le cas de Kilmar Abrego Garcia, un immigré salvadorien vivant dans le Maryland et envoyé dans une prison ultra-sécurisée de son pays d’origine à la suite d’une « erreur administrative », selon les termes mêmes de l’administration Trump, agite Washington depuis que la justice a ordonné au gouvernement de le rapatrier. « Vous devez ramener ce gars ici », a lancé un homme, en réunion publique. « La Cour suprême l’a ordonné », a ajouté une électrice. Réponse gênée du sénateur républicain Chuck Grassley, président de la commission des affaires judiciaires : « Le président des Etats-Unis n’est pas tenu de se soumettre à la Cour suprême. » Huées et réactions outrées.
Cette scène synthétise le ballet qui se joue ces jours-ci entre le pouvoir exécutif, le pouvoir judiciaire et l’opinion publique. En s’estimant incapable d’obtenir le retour de M. Garcia et d’obéir ainsi à la Cour suprême, qui a jugé à l’unanimité de ses neuf membres que le gouvernement devait « faciliter » son renvoi aux Etats-Unis, le président Donald Trump a érigé l’affaire Garcia en symbole de son épreuve de force avec les juges, jusqu’à la plus haute juridiction à majorité conservatrice. « On a gagné 9-0 à la Cour suprême », a prétendu le président américain sur Fox News, mardi.
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