La diplomatie de Donald Trump bouscule les certitudes jusqu’au sein de l’opposition russe en exil. Deux jours après sa conversation téléphonique avec Vladimir Poutine, les initiatives du président américain et les réactions du chef du Kremlin ont nourri les conversations mercredi 21 mai à Bruxelles où une conférence antiguerre a réuni quelques dizaines d’opposants russes. Un événement organisé à l’initiative de Mikhaïl Khodorkovski, l’ex-oligarque devenu l’une des principales figures de la dissidence russe à l’étranger. « Dans les faits, Trump a fait une très bonne offre à Poutine. Il est faux de dire que Moscou n’est pas tenté d’en profiter pour finir la guerre », assure l’ancien patron du groupe pétrolier Ioukos qui, condamné en Russie au terme d’un procès aux relents politiques, avait été libéré le 20 décembre 2013, après dix ans de détention.
Réfugié désormais à Londres, M. Khodorkovski n’est pas venu à Bruxelles pour parler de son passé, mais de l’avenir de la Russie. Il est persuadé que le régime de M. Poutine finira par tomber. Depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022, la guerre ne fait, selon lui, que prolonger sa durée de vie. « Je suis optimiste. Avec M. Trump, il y a un espoir de paix », confie-t-il au Monde en marge de la conférence. « M. Poutine a obtenu de Washington la garantie de conserver presque tout ce qu’il a conquis [la Crimée et les quatre régions du Donbass]. Et certaines sanctions prises contre la Russie seraient levées. C’est donc une bonne occasion à saisir. Soit M. Poutine l’accepte. Soit il tente d’avancer davantage en Ukraine vers le Dniepr avec une nouvelle offensive cet été. Mais, à terme, il prend le risque de buter sur une résistance ukrainienne renforcée par l’accroissement de l’aide militaire européenne », prévient M. Khodorkovski. Pour lui, l’Europe a fait le bon choix : « Répondre aux chars par les chars. Mais la logique d’escalade n’ira pas jusqu’à la guerre totale car personne ne veut d’un conflit nucléaire. »
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