Controversé avant même d’avoir été publié, le rapport commandé, au printemps 2024, par Gérald Darmanin, alors ministre de l’intérieur, sur l’influence en France des Frères musulmans a été présenté, mercredi 21 mai, dans le cadre d’un conseil de défense et de sécurité nationale. Une réunion qui s’est tenue à l’Elysée à la mi-journée.
Alors que ce document devait être rendu public dans la foulée, sa publication a été remise à « d’ici la fin de la semaine » dans une version moins expurgée que celle circulant aujourd’hui, selon les vœux d’Emmanuel Macron. Par ailleurs, signe de désaccords au plus haut niveau, le conseil de défense n’a accouché d’aucune annonce ni mesure. « Compte tenu de l’importance du sujet et de la gravité des faits établis, le président de la République a demandé au gouvernement de formuler de nouvelles propositions qui seront examinées lors d’un prochain conseil de défense au début du mois de juin », indique l’Elysée.
Le texte provisoire de 75 pages que Le Monde a pu consulter a été soigneusement nettoyé de la plupart des noms des personnes interviewées pour des raisons de sécurité mais aussi pour ménager les services de renseignement étrangers qui y ont contribué. Même les noms de ses deux auteurs − un diplomate, ex-ambassadeur en Algérie, en Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis, en Libye et en Tunisie, et un préfet ayant exercé dans l’Aube et les Yvelines −, qui avaient pourtant été rendus publics par le ministère de l’intérieur au moment de la commande, ont été gommés à l’heure de la publication.
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