Voitures trop gourmandes, sauts de puce en avion, barres chocolatées trop sucrées… Faut-il interdire de publicité les produits les moins écolos ? La proposition vient d’être faite au premier ministre, François Bayrou, et elle n’émane ni d’une ONG ni d’un collectif vert, mais d’un groupe composé de six inspecteurs des finances, deux inspecteurs des affaires culturelles et trois inspecteurs généraux de l’environnement. Le 16 juillet, au lendemain des législatives, le premier ministre Gabriel Attal, qui savait ses jours à Matignon comptés, a commandé un travail de fond pour tenter de réguler les incitations du consommateur à acheter les produits les plus nocifs pour l’environnement.
Le groupe a œuvré durant six mois et produit un rapport de 465 pages, baptisé « Contribution et régulation de la publicité pour une consommation plus durable », révélé le 25 mars par L’Informé, que Le Monde s’est procuré. La mission s’est intéressée aussi bien aux publicités publiées dans les médias traditionnels, que sur les plateformes. Globalement, cette dépense annuelle de 34 milliards d’euros est utilisée pour les deux tiers (22 milliards) à promouvoir des produits aux « caractéristiques souvent contraires à une consommation durable et de qualité », de la grosse voiture à la nourriture ultratransformée ou aux sodas en passant par la fast fashion… Face à cette déferlante, les inspecteurs rappellent que le consommateur perd son latin entre la « profusion de labels environnementaux », parfois sibyllins, et les « allégations souvent trompeuses » des vendeurs.
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