Eric Coquerel, le président La France insoumise (LFI) de la commission des finances de l’Assemblée nationale, veut convaincre les socialistes « d’ici février » de censurer le budget, « pire », à ses yeux, que celui défendu par l’ancien gouvernement de Michel Barnier.
Pour le député, le Parti socialiste (PS) s’est « écarté » du Nouveau Front populaire en refusant jeudi de voter la censure après la déclaration de politique générale du premier ministre, François Bayrou, à l’inverse des autres partenaires de l’alliance de gauche. Seuls huit socialistes l’ont votée sur 66. Mais le PS a « une séance de rattrapage » avec le prochain vote du budget, qui devrait avoir lieu à la fin de février ou au début de mars, a-t-il souligné, samedi 18 janvier sur Franceinfo, expliquant qu’il fallait « entre 15 et 20 voix » socialistes pour faire chuter le gouvernement, « si toute l’opposition vote la motion », Rassemblement national compris.
Lors des prochaines législatives, des candidats « insoumis » pourraient être présentés dans les circonscriptions des socialistes qui ne voteront pas la prochaine censure, a souligné Eric Coquerel. Mais « mon travail est d’ici février de [les] convaincre de censurer, si on ne veut pas laisser Emmanuel Macron continuer sa politique pendant trois ans », a-t-il dit, espérant rallier « suffisamment » de députés PS, « voire tout le groupe » à l’Assemblée nationale.
« Un budget Barnier en pire »
Le député de Seine-Saint-Denis a également estimé que le budget Bayrou « est un budget Barnier en pire » et que la réouverture de la négociation sur la réforme des retraites fixant l’âge de départ à 64 ans est « un attrape-nigaud ».
Le conclave des partenaires sociaux proposé par François Bayrou pour une durée de trois mois pour rediscuter de la réforme sert juste « à gagner du temps », a-t-il jugé. « C’est de la fumée soit pour ne pas censurer, soit pour ne pas abroger » la réforme de 2023, a-t-il assuré, se disant persuadé qu’« il n’y aura pas d’accord global ».
Le président des députés socialistes, Boris Vallaud, a, de son côté, précisé vendredi qu’il n’y avait aucun accord entre le gouvernement et les socialistes sur le budget, et que la possibilité d’une censure était « toujours sur la table ».