Le maire de Grenoble, Eric Piolle, a été élu, samedi 26 avril, porte-parole des Ecologistes, au terme d’un second tour de scrutin interne lors duquel il a devancé Guillaume Hédouin, soutenu par la secrétaire nationale du parti, Marine Tondelier. M. Piolle a recueilli 2 607 voix, contre 2 306 voix pour M. Hédouin, selon les résultats annoncés samedi lors de la convention d’investiture, qui clôt le Congrès 2025 du parti.
Mme Tondelier, 38 ans, réélue le 19 avril à la tête des Ecologistes, avait expressément invité les adhérents à choisir M. Hédouin, estimant qu’il s’agissait du vote « le plus stratégique de ce congrès ». Les opposants de la conseillère régionale des Hauts-de-France dénonçaient, de leur côté, une volonté d’écarter les personnalités médiatiques des Ecologistes du devant de la scène pour mieux l’occuper elle-même.
Avant de prononcer son discours de clôture, Mme Tondelier a longuement étreint M. Piolle, dont elle avait dirigé la campagne en 2021 lors de la primaire des écologistes en vue de la présidentielle. Le maire de Grenoble avait été éliminé au premier tour, et Yannick Jadot avait été élu au second face à Sandrine Rousseau.
Tensions internes
Les 16 000 adhérents du parti Les Ecologistes étaient appelés au vote du 16 au 18 avril. Sans surprise, ils ont largement reconduit Mme Tondelier à la tête du mouvement, dès le premier tour, avec 73 % des voix, sur un total de 6 700 votants (et 49 % de participation). Son courant est arrivé en tête de toutes les instances du parti.
Mme Tondelier, en poste depuis deux ans et demi, faisait face à trois concurrents : l’ex-eurodéputée Karima Delli (13 %), l’adjoint à la maire de Paris Florentin Letissier (8 %) et l’adjointe au maire de Bordeaux Harmonie Lecerf-Meunier (6 %).
Mais alors que Mme Tondelier déplorait, lors de son élection en 2022, les querelles intestines au sein du parti, la dirigeante n’a pas échappé aux tensions internes ces derniers mois. Ses opposants dénonçant notamment un « manque de démocratie » au sein de la formation, mettant en cause la récente modification des règles électorales conduite par Mme Tondelier, à son propre bénéfice, selon eux. Est aussi critiquée par ses opposants sa gestion de l’affaire Julien Bayou, ainsi que l’échec cinglant du parti aux élections européennes 2024 (5,5 %).