En plein Paris, Ekosport ose vendre des baudriers, des chaussons d’escalade et des skis de randonnée. L’enseigne spécialisée dans le sport de plein air, née à Chambéry, a ouvert son premier magasin dans la capitale, fin septembre. D’une surface de 1 500 mètres carrés, il est situé sur le boulevard des Capucines, dans le 9e arrondissement… à 50 mètres d’un magasin Decathlon, leader indétrônable du marché français des articles de sport. Un deuxième magasin est prévu, fin 2025, d’une surface de 1 000 mètres carrés, boulevard du Montparnasse, dans le 6e arrondissement, à la place du cinéma Le Bretagne, fermé depuis novembre 2023.
« Cela fait trois ans que nous cherchions à nous installer dans Paris », explique Yannick Morat, président d’Ekosport. Cet ancien dirigeant de Sport 2000, qui a fondé l’enseigne en 2010 sur le Net, avec son frère, Stéphane, et Franck Wesse, un ancien cadre de Salomon, croit pouvoir imposer son concept de magasin spécialisé dans le « milieu haut de gamme » à Paris.
A la tête de treize magasins, majoritairement exploités dans les Alpes, l’enseigne est tout de même connue des sportifs parisiens qui louent leurs skis et achètent leurs équipements sur son site Internet. « Ils représentent déjà 15 % de notre clientèle », souligne M. Morat. Et, selon lui, son offre de cinq cents marques de sport de plein air (deux cents en magasin) doit pouvoir rivaliser, dans Paris, avec les magasins Au Vieux Campeur et, ailleurs, survivre à la féroce concurrence de Decathlon, gros pourvoyeur de petits prix grâce à ses marques propres, et à celle d’Intersport, son concurrent direct. L’enseigne entend notamment équiper ceux qui détournent les vêtements de sport de leur premier usage, en chaussant des Salomon ou en enfilant une veste Patagonia. « Deux vestes polaires sur trois sont utilisées au quotidien », observe M. Morat. Ekosport vend 150 000 paires de chaussures de trail par an.
Haut de gamme et plus technique
L’inauguration de la boutique parisienne a mobilisé 1 million d’euros et exigé un bail « huit fois » plus onéreux que ceux pratiqués en province. Mais « ouvrir à Paris est une prise de risque mesurée », assure M. Morat puisque le marché de l’outdoor est « encore très dynamique ». En 2021, au lendemain des mesures de confinement imposées pour lutter contre la pandémie due au Covid-19, les Français avaient redécouvert les sports de montagne et fortement renouvelé leur équipement. La vente d’articles de randonnée et de trail running avait alors connu une envolée.
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