Ce billet est extrait de l’infolettre « Chaleur humaine », envoyée tous les mardis à 12 h 30. Chaque semaine, le journaliste Nabil Wakim, qui anime le podcast Chaleur Humaine, répond aux questions des internautes sur le défi climatique. Vous pouvez vous inscrire gratuitement en cliquant ici.
La question de la semaine
« Bonjour, je me pose pas mal de questions au sujet de l’énergie dite « verte » vendue par des fournisseurs, est-ce qu’on a assez de recul pour avoir un état des lieux et savoir si ces offres sont réellement vertueuses pour l’environnement ? » Question posée par Sylvain à l’adresse [email protected]
Ma réponse : Bof. La plupart des offres dites « vertes » ont un impact assez faible sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre, et introduisent de la confusion. Mais certaines sont plus sérieuses que d’autres. Un label récent permet d’y voir plus clair.
1. C’est quoi l’électricité « verte » ?
Pardon de faire un détour, mais il faut d’abord expliquer deux choses : la première, c’est qu’il n’y a qu’un seul réseau électrique, et donc tout le monde reçoit une électricité venant des mêmes sources de production. La deuxième, c’est que le terme « électricité verte » est un peu trompeur : toute production a forcément un impact environnemental, et donc je préfère ne pas utiliser ce terme.
Que sont les offres vertes ? Ce sont des contrats proposés par la plupart des fournisseurs d’électricité qui s’appuient sur de la production à partir de sources renouvelables – principalement les panneaux solaires, les éoliennes, les barrages. Cela ne comprend pas le nucléaire qui émet peu de gaz à effet de serre, mais n’est pas considéré comme une énergie renouvelable. Pour proposer ces offres, ces fournisseurs achètent des certificats à des producteurs d’énergie renouvelable. C’est ce qu’on appelle des « garanties d’origine ». Le problème, c’est que la plupart des offres vertes achètent ces certificats à des entreprises qui produisent de toute façon cette électricité : par exemple, des barrages en Norvège ou en Slovénie. Cela ne signifie pas que cette électricité va arriver jusque chez vous. C’est surtout une transaction entre deux entreprises, qui permet de coller une étiquette « verte ». Les associations de consommateurs appellent d’ailleurs à la prudence et demandent plus de transparence. (Voir ici sur le site de 60 millions de consommateurs, par exemple.)
Tout ceci est bien expliqué dans cet article du Monde Argent de ma collègue Nathalie Coulaud.
2. Est-ce que toutes les offres sont aussi floues ?
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