A quelques mois de la COP30, qui se tiendra du 10 au 21 novembre 2025 à Belem, au Brésil, une tension palpable monte au sein de la communauté internationale. Cette conférence sur le changement climatique est perçue par beaucoup comme celle de la dernière chance, le moment où les promesses doivent enfin se transformer en actions financées. Pourtant, les débats s’annoncent tristement familiers : renégociation de la dette des pays du Sud, aides publiques qui n’arrivent jamais, fonds privés qui hésitent. Nous sommes bloqués, prisonniers d’un paradigme où le financement de notre survie collective est vu comme un coût, un fardeau. Et si nous changions radicalement de perspective ? Et si, au lieu de chercher la solution en dépit du système financier mondial, nous la trouvions grâce à lui ? Et si l’obstacle devenait la clé ?
L’idée n’est pas de punir la finance, mais de la réaligner. Songez à ce réseau neuronal planétaire, capable de brasser des milliards à la vitesse de la lumière. Aujourd’hui, son pouls bat dans une course effrénée, souvent déconnectée de l’économie réelle et des limites physiques de notre monde. Notre proposition est d’une simplicité désarmante : ne pas freiner ce pouls, mais lui donner un sens. Infuser dans chaque pulsation, dans chaque transaction financière, une intention de soin pour la planète.
Concrètement, il s’agirait d’appliquer un microprélèvement, de quelques centièmes de pourcent, sur toutes les transactions des marchés organisés. Une contribution si légère qu’elle serait invisible pour chaque opération, mais qui, répétée des milliards de fois par jour, générerait un flux de plusieurs centaines de milliards de dollars par an. Ce ne serait plus une taxe arrachée par un Etat, mais le pouls du monde prenant conscience de lui-même.
Utopique ? Techniquement, la solution est déjà sous nos yeux. Pour collecter ces sommes de manière sûre, efficace et sans possibilité de fraude, il suffit d’utiliser la plomberie cachée de la finance : les chambres de compensation (central counterparties). Ces institutions, qui sécurisent et garantissent déjà des milliers de milliards de dollars de transactions chaque année, sont les gardiennes du système. Ajouter une ligne de code à leurs algorithmes pour prélever cette contribution est une tâche techniquement triviale. Le mécanisme est là, robuste et opérationnel.
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