Il est 17 h 15 mardi 25 mars. Rumeysa Ozturk pianote sur son smartphone en se rendant à un centre interconfessionnel pour la rupture du jeûne du ramadan. Soudain, la jeune femme de 30 ans est abordée par un homme en sweat-shirt qui lui saisit son portable. Elle crie. « Nous sommes la police », entend-elle. En quelques instants, elle est entourée de cinq autres personnes en civil, masquées, qui la menottent et l’embarquent dans une voiture banalisée. La scène a duré moins d’une minute, à Somerville (Massachusetts), en banlieue de Boston.
La cible, une étudiante turque sous visa, en doctorat sur le développement de l’enfant à l’université de Tufts ; les auteurs, les agents fédéraux du Department of Homeland Security (DHS), le ministère de la sécurité intérieure. « Nous devrions tous être horrifiés par la façon dont le DHS a fait disparaître Rumeysa en plein jour », a déclaré son avocate, Mahsa Khanbabai, au Washington Post ajoutant que Rumeysa Ozturk n’avait été inculpée d’aucun crime.
La jeune chercheuse a été transportée dans un centre de rétention en Louisiane tandis que son visa a été révoqué. Sa faute ? Avoir coécrit en mars 2024 une tribune du journal universitaire critiquant la réponse de l’université au mouvement propalestinien. Rédigée par quatre étudiants et soutenue par trente-deux autres, elle critiquait le rejet par l’université des résolutions de l’assemblée des étudiants, qui, selon eux, visaient à « tenir Israël responsable de violations flagrantes du droit international ».
Il vous reste 80.13% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.