- Il y a un peu moins de six mois, Donald Trump était de retour à la Maison Blanche.
- Pratiquement sur la même période, le dollar a réalisé sa pire performance depuis 1973.
- La « grande et belle loi » budgétaire, que vient de voter le Sénat, ne fait rien pour rassurer les marchés.
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Le second mandat de Donald Trump
Le dollar est resté stable ce mardi 1er juillet, après avoir réalisé au premier semestre 2025 sa pire performance depuis plus de 50 ans, plombé par les politiques commerciale et budgétaire de Donald Trump, qui érodent la confiance des investisseurs. Selon l’évolution du Dollar Index, qui compare la devise américaine à un panier d’autres grandes monnaies, le billet vert a perdu 10,8% sur les six premiers mois de l’année. Il s’agit de sa plus lourde chute pour un début d’année depuis 1973 et la fin du système de Bretton-Woods, qui l’imposait comme devise de référence.
« Une lente érosion »
« Le dollar ne chute pas brutalement, mais connaît plutôt une lente érosion de la confiance »
que le marché lui accorde, estime Stephen Innes, analyste chez SPI AM. Au premier jour du second semestre, « les politiques budgétaires et monétaires sont au centre des préoccupations des opérateurs (…) de même que les développements continus de la politique commerciale, qui ont tous des conséquences néfastes pour le dollar »
, soulignent les analystes de Monex USA.
Un budget qui interroge
Les cambistes ont notamment scruté les derniers développements concernant la « grande et belle loi »
(« Big, beautiful bill », en anglais
) de Donald Trump, décriée jusque dans son propre camp. Il a certes glané ce mardi 1er juillet une importante victoire législative avec l’adoption de justesse au Sénat américain de son projet de loi budgétaire de plusieurs milliers de milliards de dollars, qui comprend des crédits d’impôt massifs, mais aussi de vastes coupes dans la Santé. Le Bureau budgétaire du Congrès, chargé d’évaluer de manière non partisane l’impact des projets de loi sur les finances publiques, estime que le texte augmenterait la dette américaine de plus de 3.000 milliards de dollars d’ici à 2034.
« Les investissements étrangers dans la dette publique américaine ont déjà diminué au cours du premier semestre de cette année et cette tendance semble devoir se poursuivre, ce qui rend le dollar globalement baissier »
, estiment les analystes de Monex USA. La Chambre des représentants est désormais lancée dans un sprint pour adopter la version révisée du texte avant vendredi, le 4 juillet, jour de la fête nationale, que Donald Trump a fixé comme échéance symbolique pour la promulguer.
De retour à la Maison Blanche depuis le 20 janvier dernier, le président américain n’a cessé de déstabiliser alliés et partenaires commerciaux, notamment au gré d’augmentations vertigineuses de droits de douanes avec un grand nombre de pays, ou de discours dont la pertinence économique laisse perplexes les spécialistes.