Une délégation de parlementaires démocrates américains est au Salvador, lundi 21 avril, pour réclamer le retour de l’immigré salvadorien Kilmar Abrego Garcia, détenu dans ce pays après avoir été expulsé par erreur par les Etats-Unis.
La semaine dernière, le sénateur démocrate Chris Van Hollen s’était déjà rendu au Salvador dans le même but et avait réussi à rencontrer M. Abrego Garcia, expulsé des Etats-Unis mi-mars avec 238 Vénézuéliens et 22 autres Salvadoriens. L’administration Trump les accuse d’être des criminels, sans fournir de preuves.
Le cas de Kilmar Abrego Garcia, père de famille de 29 ans, marié à une Américaine et qui avait émigré aux Etats-Unis à l’adolescence pour fuir les gangs du Salvador, est devenu pour les démocrates emblématique des dérives de la politique antimigrants du gouvernement américain. « Je suis au Salvador pour braquer les projecteurs sur l’histoire de Kilmar et maintenir la pression sur Donald Trump afin d’assurer son retour en toute sécurité chez lui », a déclaré Yassamin Ansari, représentante de l’Arizona. « Nous voulons nous assurer que Kilmar est encore en vie. Nous voulons nous assurer qu’il a accès à un avocat », a-t-elle ajouté. Elle est accompagnée des parlementaires Robert Garcia, Maxine Dexter et Maxwell Frost.
« Erreur administrative »
« Trump arrête, emprisonne et expulse illégalement des gens hors de toute procédure régulière », a dénoncé ce dernier sur le réseau social X. « Nous devons demander des comptes à l’administration pour ces actes illégaux et exiger la libération de Kilmar. Aujourd’hui c’est lui, demain ce pourrait être n’importe qui », a ajouté le représentant de la Floride.
Kilmar Abrego Garcia a expliqué à Chris Van Hollen qu’il avait d’abord été incarcéré au centre de confinement pour le terrorisme, une mégaprison pour membres de gangs, mais qu’il avait ensuite été transféré dans une autre prison salvadorienne.
L’administration Trump a reconnu que M. Abrego Garcia avait été expulsé en raison d’une « erreur administrative », et la Cour suprême américaine a exigé que le gouvernement « facilite » son retour. Mais Washington se déclare dans l’incapacité d’y remédier, le père de famille étant désormais détenu par les autorités salvadoriennes. Lors d’une visite récente à la Maison Blanche, le président salvadorien, Nayib Bukele, a assuré qu’il n’avait « pas le pouvoir de le renvoyer vers les Etats-Unis ».