L’ouragan Hélène a causé au moins 201 morts dans le sud-est des Etats-Unis, selon un bilan compilé jeudi 3 octobre par l’Agence France-Presse à partir des différentes déclarations d’autorités locales.
La moitié de ces morts (100) ont été recensés en Caroline du Nord, dont 61 dans le comté comprenant Swannanoa et la ville voisine d’Asheville, de près de 100 000 habitants dans le massif des Appalaches, survolée mercredi par le président américain, Joe Biden, où des dégâts époustouflants sont visibles partout après le passage de l’ouragan. Les inondations y ont emporté des ponts, rempli des lacs de débris, tandis que des bâtiments ont été détruits et des routes effacées.
« Ce que j’y ai vu m’a brisé le cœur », a déclaré Joe Biden sur X. « Mais au sol, nous avons vu des voisins aider des voisins, des bénévoles et des employés se tenant côte-à-côte, et des gens se reposant l’un sur l’autre. C’est ça l’Amérique », a-t-il ajouté. La reconstruction nécessitera « des milliards de dollars et des années », a prévenu le ministre de la sécurité intérieure Alejandro Mayorkas à bord de l’avion présidentiel. « Il y a des localités qui ont littéralement disparu », a-t-il souligné. La Maison Blanche a annoncé que le président se rendrait jeudi en Floride et en Géorgie, Etats également touchés par l’ouragan.
Le président a annoncé mobiliser un millier de militaires supplémentaires pour les opérations de secours en Caroline du Nord, des renforts qui s’ajoutent aux milliers de secouristes et membres de la Garde nationale, une force de réserve, déjà à pied d’œuvre sur le terrain.
L’Etat voisin de Caroline du Sud déplore lui 41 morts, la Géorgie 33, la Floride 14, le Tennessee 11, et la Virginie deux. Hélène est ainsi le deuxième ouragan le plus meurtrier à avoir frappé les Etats-Unis en plus d’un demi-siècle, après Katrina en 2005. Des scientifiques ont lié son intensité au réchauffement des mers provoqué par le changement climatique. « Personne ne peut nier encore l’impact de la crise climatique, du moins je l’espère », a déclaré Joe Biden. « Ils doivent être en état de mort cérébrale si c’est le cas », a-t-il ajouté.
Une catastrophe récupérée politiquement
La vice-présidente et candidate démocrate à l’élection présidentielle du 5 novembre, Kamala Harris, s’est elle rendue mercredi en Géorgie, alors que son opposant Donald Trump a fait de la catastrophe un argument de campagne et que certains de ces Etats sinistrés sont décisifs pour le scrutin. « Je suis ici pour vous remercier et pour écouter », a déclaré Mme Harris lors d’une visite au centre d’opérations des secours à Augusta. Elle a félicité les secouristes pour leur action afin de « répondre aux besoins des habitants ». En visite dans un refuge, elle a également distribué des repas à des familles touchées par l’ouragan et a été ovationnée à son départ.
Donald Trump s’est lui rendu dès lundi à Valdosta, une commune sinistrée de Géorgie. « L’Etat fédéral n’est pas réactif », a affirmé le candidat républicain, devant un bâtiment partiellement détruit. Il avait auparavant accusé le gouvernement fédéral et les autorités démocrates de Caroline du Nord de « ne pas aider délibérément les gens dans les zones républicaines ». « Il ment », s’est indigné le même jour un Joe Biden virulent, dénonçant des propos « irresponsables ». Le président a balayé les critiques des républicains sur sa gestion de la crise, en assurant qu’il avait travaillé sans relâche, même s’il passait le week-end dans sa maison de plage du Delaware. Joe Biden assure avoir attendu mercredi pour se rendre sur les lieux afin de ne pas perturber des opérations de secours déjà difficiles. « Dans des moments comme celui-ci, nous mettons la politique politicienne de côté », a-t-il déclaré en Caroline du Nord mercredi.