Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a révélé, mardi 22 avril, un vaste projet de réorganisation du département d’Etat qui inclut la suppression ou la redéfinition de certains postes, notamment consacrés aux droits humains ou aux crimes de guerre. « Dans sa forme actuelle, le ministère est boursouflé, bureaucratique, incapable de remplir sa mission essentielle de faire de la diplomatie dans cette nouvelle ère de compétition entre grandes puissances », a-t-il déclaré.
L’appareil diplomatique américain est depuis longtemps dans le viseur des conservateurs, qui veulent une administration davantage centrée sur la défense des intérêts américains et moins sur l’avancement dans le monde de valeurs qualifiées de progressistes.
La réorganisation annoncée mardi prévoit notamment la suppression d’une division sur la « sécurité des civils, de la démocratie et des droits humains ». Elle sera remplacée par une autre, désormais chargée de la « coordination pour l’aide étrangère et les affaires humanitaires », qui doit absorber ce qu’il reste de l’Usaid, l’agence pour le développement, qui gérait un budget représentant près de la moitié de l’aide humanitaire dans le monde, désormais réduite à peau de chagrin par l’administration Trump.
Réduction des effectifs
En son sein, l’intitulé d’un bureau efface la mention de la protection du droit du travail dans le monde, remplacé par la défense de la « liberté religieuse ». Disparu aussi, dans le projet de réorganisation, un bureau qui documentait les crimes de guerre en Ukraine, ainsi qu’un autre qui travaillait à la prévention des exactions.
Marco Rubio a partagé sur le réseau social X un article affirmant que le nombre de bureaux au sein du département d’Etat allait passer de 734 à 602, et que les adjoints du secrétaire d’Etat devront proposer avant un mois des plans pour réduire de 15 % les effectifs dont ils sont chargés.
Des chiffres qui semblent « corrects », selon un haut responsable du ministère, qui a parlé à la presse. Il a précisé que la suppression de postes n’impliquerait pas forcément des licenciements, et que le plan présenté mardi serait discuté au Congrès et avec les salariés dans les prochains mois afin de finaliser la réorganisation.
Le projet dévoilé mardi est cependant moins brutal que ce que laissaient présager d’autres versions initialement envisagées.