Sur la pelouse du Signal Iduna Park de Dortmund, samedi 15 juin, les joueurs italiens célèbrent sobrement leur victoire. Il n’y a pas de quoi pavaner, après tout. L’Italie, championne d’Europe en titre, n’a battu « que » l’Albanie (2-1), 66e nation au classement FIFA, qui ne dispute que le deuxième Euro de son histoire. Seulement, pour la Squadra Azzurra, ce succès pour son entrée en lice dans la compétition apparaît comme une grande bouffée d’air frais. Oui, le plus dur est fait.
Absente des deux dernières Coupes du monde, l’Italie alterne depuis plusieurs années entre le bon et le vraiment mauvais. Aussi, ce premier match de l’Euro face à l’équipe la plus faible de la poule B – considéré comme le « groupe de la mort » avec l’Espagne et la Croatie – avait-elle pris des allures de montagne à gravir ces derniers jours. « C’est clairement le match le plus piégeux », avançait Gianluigi Donnarumma, le gardien et capitaine de cette Italie peu sûre d’elle.
A force de douter, une prophétie autoréalisatrice s’est installée après seulement vingt-deux secondes de jeu et le premier but de la rencontre, inscrit par Nedim Bajrami (1re). Il n’y avait que cette Italie-là pour encaisser la réalisation la plus rapide de l’histoire de la compétition. Que cette Nazionale pour se compliquer la tâche de manière aussi grotesque, avec la touche risquée de Federico Dimarco qui s’est muée en cadeau pour Bajrami.
L’Italie vivait le cauchemar qu’elle redoutait par-dessus tout, soucieuse d’un scénario du pire qui se dessinait : vaincue, il lui aurait fallu battre l’Espagne et la Croatie lors des deux prochains matchs, pour disputer les huitièmes de finale et assumer, un tant soit peu, son statut de tenante du titre. L’éviter semblait une gageure tant le contexte lui était défavorable. Les joueurs de Luciano Spalletti ont joué à l’extérieur, samedi, devant les près de 50 000 Albanais qui ont investi le Signal Iduna Park.
« Les joueurs ont montré leur caractère »
Ces derniers étaient survoltés après une minute de jeu et l’étaient déjà lorsque cette marée rouge avait envahi dans la journée les rues de Dortmund, la ville qui se pare généralement de jaune aux couleurs du Borussia, le club local. Les supporteurs des Aigles venaient de partout : de France, de Suisse, d’Allemagne et… d’Italie. Les deux pays sont intimement liés et les joueurs albanais, dont dix évoluent actuellement dans les deux premières divisions italiennes, n’étaient que trop motivés à l’idée de se dépasser contre la Nazionale.
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