Deux véhicules ont été incendiés devant la synagogue de La Grande-Motte ce samedi matin.
L’un d’eux, contenant une bouteille de gaz, a explosé et blessé un policier municipal.
Voici ce que l’on sait à ce stade.
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Explosion et incendie devant la synagogue de La Grande-Motte
« Une tentative d’incendie, manifestement criminelle, a touché la synagogue de La Grande-Motte ce matin », a indiqué ce samedi matin le ministre de l’Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin. L’incendie de deux véhicules a été suivi d’une explosion, devant ce lieu de culte juif de l’Hérault. Le ministre est attendu sur place dans l’après-midi.
Une détonation matinale
Une explosion a retenti ce 24 août aux alentours de 8 heures 30, devant la synagogue Beth Yaacov de La Grande-Motte. Le quotidien Midi Libre rapporte que personne ne se trouvait à l’intérieur de l’édifice religieux au moment de la détonation. Venu sur les lieux suite à l’incendie, un policier municipal a été blessé, a indiqué à l’AFP le maire de cette station balnéaire de 8500 habitants proche de Montpellier, Stéphan Rossignol. Les médias locaux rapportent que les jours de la victime ne seraient pas en danger.
Selon les premiers éléments rapportés, les caméras de surveillance de la ville auraient capté les images d’un individu en train d’incendier les véhicules. Au moins deux voitures ont été incendiées, dont l’une contenant une bouteille de gaz. C’est son explosion qui est à l’origine de la blessure du gardien de la paix. Nous ne disposons pour l’heure pas d’informations relatives à son état de santé. La détonation a dans le même temps endommagé deux portes de la synagogue.
Des recherches sont en cours
« Je veux assurer nos concitoyens juifs et la commune de tout mon soutien et dire qu’à la demande du président de la République Emmanuel Macron, tous les moyens sont mobilisés pour retrouver l’auteur », a réagi Gérald Darmanin. Si les forces de l’ordre sont mobilisées pour sécuriser la zone, des recherches sont également lancées pour mettre la main sur le ou les auteurs des faits. Notons qu’une protection renforcée devant les lieux de cultes juifs a été décidée en milieu de matinée, à l’échelle de tout le territoire. Les premiers éléments issus des caméras de vidéosurveillance ont permis d’observer la silhouette d’un homme tenant en main des bouteilles vides. Il est apparu ceint d’un drapeau palestinien autour de la taille. Des sources proches de l’enquête ont aussi indiqué que sur l’une des images, on distingue (mais pas de manière nette) une arme. Il pourrait s’agit d’un 9 mm.
À la mi-journée, Gabriel Attal a expliqué que le parquet national antiterroriste s’était saisi de l’enquête. Celle-ci a été confiée à la section départementale antiterroriste de la police judiciaire, tandis que « les forces de sécurité traquent actuellement le suspect ». Notons par ailleurs que des démineurs et éléments de l’antenne du GIGN d’Orange ont été dépêchés devant la synagogue.
Les autorités sur les lieux
Le ministre de l’Intérieur démissionnaire n’est pas le seul attendu sur les lieux. Le Premier ministre Gabriel Attal sera également du voyage. Les deux hommes y retrouveront le préfet de l’Hérault. Ce dernier s’est exprimé sur X avant de se rendre à la Grande-Motte. « Je dénonce avec la plus grande fermeté les faits qui se sont déroulés ce matin sur la synagogue de la Grande Motte. J’ai demandé aux policiers et aux gendarmes de renforcer la sécurité des intérêts juifs dans le département », a-t-il indiqué.
Des condamnations de tous bords
Plusieurs personnalités politiques ont réagi à ces actes. « L’antisémitisme grandit en France et il vient encore de frapper à la Grande-Motte », a ainsi lancé le communiste Fabien Roussel. « Les auteurs de cet acte doivent être identifiés et punis », a-t-il poursuivi. Président de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier a également posté un message sur le réseau social X : « S’attaquer à des croyants, et à un lieu de culte, est d’une lâcheté sans bornes. Les coupables de cette attaque, manifestement antisémite, devront répondre de leurs actes sans aucune clémence de notre part. »
Du côté des Républicains, Éric Ciotti a dénoncé cette attaque, en profitant pour viser ses adversaires politiques. « Nos compatriotes Juifs subissent depuis le 7 octobre une explosion de l’antisémitisme, en grande partie imputable à l’extrême gauche qui fait des Juifs un bouc émissaire mondial », a-t-il réagi. Dans les rangs du RN, Marine Le Pen a vu dans cette attaque une conséquence de la « montée de l’antisémitisme », qui se répand selon ses mots dans notre pays.
Évoquons enfin les propos du président du Crif, Yonathan Arfi. Celui-ci a dénoncé « avec force une tentative de tuer des Juifs » suite à l’explosion et l’incendie devant la synagogue de La Grande-Motte. « L’emploi d’une bonbonne de gaz dans une voiture à l’heure à laquelle on pense que des fidèles arrivent dans une synagogue, ce n’est pas simplement un incendie criminel, pas s’en prendre simplement à un bâtiment, un lieu de culte, c’est la volonté de tuer », a-t-il déploré.