Le policier, habillé de l’uniforme noir de la branche spéciale de sécurité publique de la police lituanienne, s’approche avec un miroir à glisser sous le châssis de la voiture pour s’assurer qu’il n’y a pas d’explosif. Une inspection du coffre, une autre sous le capot ; la voie est libre, les visiteurs peuvent passer. Il n’y a pas l’ombre d’une activité suspecte au cœur de cette campagne monotone, déserte et enneigée près d’Alytus, une petite ville de Lituanie, mais il n’est pas question de prendre le moindre risque : ce relais technique du réseau électrique lituanien, hérissé de pylônes et de câbles à haute tension, joue un rôle géopolitique majeur.
Samedi 8 février, le réseau électrique des trois pays baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie) a été déconnecté de celui de la Russie. Après une journée à fonctionner en autonomie, il doit être raccordé au réseau européen, dimanche 9 février. Le centre d’Alytus, situé à une cinquantaine de kilomètres de la frontière polonaise, est en première ligne. Il reçoit les lignes à haute tension qui viennent de Pologne, et au-delà d’Europe, assurant le raccordement. Mardi 4 février, quand Le Monde s’est rendu sur place, les équipements encore flambant neufs étaient prêts à fonctionner.
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