Dans le message affiché sur Pornhub depuis le blocage du site en France, mercredi 4 juin, Aylo, éditeur du site pornographique, explique en détail qu’il préfère suspendre l’accès à ses plateformes en France plutôt que de se conformer à la loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique, attentatoire, selon lui, au respect de la vie privée.
Pas un mot, en revanche, pour les créateurs et les créatrices de contenus pour adultes. Ces derniers pourront certes continuer de publier leurs vidéos sur la plateforme, comme l’a confirmé au Monde le service de communication du groupe canadien, mais ils sont les premiers concernés par cette mesure inédite.
Celles et ceux que Le Monde a interrogés se disent « affligés » et font part de leur « angoisse » ou de leur « lassitude ». « On veut toutes que les mineurs n’accèdent pas à nos contenus et qu’ils aient une meilleure éducation sexuelle qui ne passe pas par la pornographie, affirme la réalisatrice et actrice de pornographie alternative Carmina. Mais je ne pense pas que cette loi soit la meilleure méthode pour le faire. »
Si les anciennes stars du X Céline Tran et Nikita Bellucci ont salué, sur BFM-TV, le blocage volontaire de Pornhub au nom de la protection des enfants et des adolescents, les créateurs en activité en France regrettent de n’avoir pas été consultés ni par Pornhub ni par le gouvernement, à l’origine du nouveau cadre juridique.
Il vous reste 75.63% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.