Janvier et février sont les deux mois les plus froids de l’année en France. Comment, face aux frimas, l’arbre résiste-t-il ? Sous son apparence pétrifiée, il ne cesse en réalité de ferrailler. « Ô les luttes qu’il lui fallut subir, l’hiver !/ Glaives du vent à travers son écorce./ Cris d’ouragan, rages de l’air, (…) Et les grêles de l’est et les neiges du nord,/ Et le gel morne et blanc dont la dent mord… », narre Emile Verhaeren, dans L’Arbre (La Multiple Splendeur, 1906).
Il ne suffit pas à l’arbre d’être entré en dormance : il a dû aussi se préparer à affronter le gel. Dès l’automne, il a déployé une panoplie d’« endurcissement au gel », sous la double impulsion d’une certaine quantité de lumière et « d’une température chutant entre 0 °C et 12 °C », précise Françoise Corbineau, professeure émérite de biologie végétale à Sorbonne Université.
Le gel, en réalité, « n’est dangereux que si la glace se forme à l’intérieur des cellules vivantes », explique la biologiste dans Le Courrier de la nature en novembre 2024. Mais, lorsque le refroidissement est progressif, un processus de défense antigel s’enclenche. La glace, en effet, se forme alors d’abord dans les espaces entre les cellules végétales, ou entre la membrane plasmique et la paroi de ces cellules – la plupart des cellules végétales sont entourées d’une paroi protectrice, composée de pectine et de cellulose.
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