La leçon a été retenue. Depuis qu’en février Donald Trump a menacé d’interrompre l’accès des troupes ukrainiennes au réseau Starlink, l’Europe met les bouchées doubles pour tenter de bâtir une alternative à l’opérateur satellitaire d’Elon Musk. Et même la très pointilleuse direction de la concurrence de la Commission européenne évolue sur la même position orbitale.
Mardi 10 juin, la Commission a approuvé « sans condition » le rachat de l’américain Intelsat par le luxembourgeois SES. Il ne manque plus désormais que le feu vert des autorités américaines pour que cette acquisition à 2,8 milliards d’euros, annoncée en avril 2024, se réalise. Bruxelles a estimé que le rapprochement ne poserait « aucun problème de concurrence », compte tenu de la compétition exercée par la fibre terrestre, d’un côté, et par les infrastructures en orbite basse, comme celle de Starlink.
L’Europe disposera ainsi de deux grands opérateurs de satellites : SES-Intelsat et sa flotte combinée de 130 satellites entre 8 000 et 36 000 kilomètres de la Terre et le franco-britannique Eutelsat qui, depuis le rachat de OneWeb en 2023, affiche, en plus de ses 35 satellites géostationnaires, 630 engins tournant à 1 200 kilomètres au-dessus de nos têtes. On est bien loin des 7 000 satellites envoyés dans l’Espace par Starlink en cinq ans, auxquels vont s’ajouter ceux lancés par Jeff Bezos pour créer la constellation Kuiper.
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