L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER
Tous les ans à la fin de l’été, et ce depuis plus d’un siècle, le village de Fillols, dans les Pyrénées-Orientales (208 âmes), organise sa fête traditionnelle qui s’étend sur cinq jours. Jean-Baptiste Alazard, monteur et documentariste, figure du collectif Stank d’auteurs-réalisateurs (dont est sorti le marquant Bruno Reidal, de Vincent Le Port en 2022), est allé filmer cette nouba extraordinaire, la Festa major, où chacun met la main à la pâte et où l’ivresse déborde les barrières du jour et de la nuit. Le cinéaste considère l’événement non en anthropologue du folklore, mais, se rendant sensible à une sorte de mystique profane, en cherchant quelle transcendance populaire engage les individus au-delà d’eux-mêmes.
Une petite bande d’amis qu’on découvre aux premières lueurs, s’éveillant sur une colline, admirant la lumière qui tombe sur le village, visages peinturlurés et tenues exubérantes, semblent suspendus entre ciel et terre, entre jour et nuit, en pleine descente d’after, mais déjà prête à repartir. La suite embraye sur préparatifs et hostilités, sur le mode d’un grand tourbillon d’instants, de visages, d’accolades, de danses, de chants et de discussions à la volée. On coupe quelques pins replantés sur la place du village, on prépare de grandes tablées, la fanfare fait son entrée, il y aura des parades, des bals, des beuveries, des flonflons, de la techno, du pastis et des cargolades.
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