Après des appels, sur les réseaux sociaux, à piquer les femmes lors de la Fête de la musique, 145 victimes se sont manifestées auprès des services de police en métropole et en outre-mer, selon un bilan communiqué par le ministère de l’intérieur, dimanche 22 juin.
La préfecture de police de Paris a relevé 21 cas en Ile-de-France, dont 13 dans la capitale. « Certaines victimes ont été prises en charge dans des hôpitaux afin de subir des analyses toxicologiques », a ajouté le ministère.
A Paris, trois enquêtes ont été ouvertes après qu’une adolescente de 15 ans, un jeune de 18 ans et une femme ont signalé avoir été victimes de piqûres dans trois lieux différents de la capitale, a annoncé le parquet. Tous les trois ont été pris de malaises.
Douze personnes, soupçonnées d’être les auteurs de piqûres, ont été interpellées, selon le ministère. A Angoulême, par exemple, quatre personnes ont été interpellées. Elles auraient fait une cinquantaine de victimes, selon une source policière.
La recherche de toxiques compliquée par les délais
Le scénario est toujours le même : des personnes qui affirment avoir remarqué des traces de piqûre sur leur jambe, leur bras ou leur cou lors d’un concert, un festival, une soirée dans un bar ou dans une discothèque. Puis des étourdissements, des nausées, des malaises pour certaines ; rien pour d’autres, mais toujours beaucoup d’inquiétude.
La recherche de toxiques est toutefois compliquée par les délais. Certaines substances, et notamment le GHB, disparaissent de l’organisme en quelques heures. C’est pourquoi le CHU de Dijon conseillait en 2022 à ceux qui pensent être victimes d’une piqûre de « ne surtout pas uriner avant prise en charge » et de « rejoindre un service d’urgences le plus rapidement possible ».
Autre hypothèse : les substances injectées sont déjà naturellement présentes car sécrétées par le corps humain, comme l’insuline ou l’adrénaline. Elles passeraient donc inaperçues dans les analyses. Il est aussi possible que rien n’ait été injecté aux victimes lors de ces piqûres, souvent décrites comme très rapides, voire que ces dernières n’aient même pas été réalisées avec des seringues.
Au-delà de ce phénomène des piqûres, 371 personnes ont été interpellées (326 en 2024) au cours de la soirée, dont 89 à Paris (103 en 2024), selon le bilan du ministère. Il y a eu 305 gardes à vue (22 en 2024), dont 81 à Paris (75 en 2024).
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Treize membres de forces de l’ordre ont été blessés (20 en 2024), 14 participants aux festivités ont été blessés grièvement, et 1 477 légèrement. Selon un décompte des sapeurs-pompiers, il y a eu 51 feux de véhicules et 39 feux sur la voie publique.