Pour la première fois, des cas autochtones de fièvre West Nile, transmise par les moustiques, ont été observés en Île-de-France, ont annoncé les autorités sanitaires, mercredi 13 août, tandis que des foyers de chikungunya se multiplient en métropole à un niveau particulièrement élevé. « Deux cas autochtones d’infection par le virus du Nil occidental – West Nile virus – ont été détectés chez des personnes résidant en Seine-Saint-Denis », résume l’agence régionale de santé d’Île-de-France dans un communiqué. « Il s’agit des premières identifications de transmission locale vectorielle du virus West Nile en Île-de-France. »
Ce virus se transmet par les piqûres de moustiques. Mais, contrairement au chikungunya ou à la dengue, ce n’est pas le moustique tigre qui est en cause, mais le genre Culex, bien plus répandu en métropole. Autre différence avec ces deux autres maladies, la fièvre West Nile n’est pas transmise d’un humain à l’autre par le moustique, mais par un oiseau infecté.
L’infection est généralement sans symptôme, mais dans environ un cinquième des cas elle donne lieu à un état grippal. Dans moins de 1 % des cas, de graves complications peuvent apparaître, entraînant parfois la mort.
Des cas dans le Sud
Des cas autochtones – c’est-à-dire résultant d’une contamination sur place – ont déjà été signalés en métropole les années précédentes – une quarantaine en 2024 – mais jamais aussi au nord. Cet été, à part les deux cas franciliens, cinq autres cas autochtones ont été enregistrés dans le Sud, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, a précisé l’agence nationale Santé publique France (SPF) dans un autre bilan, publié mercredi.
SPF continue par ailleurs à suivre chaque semaine l’évolution des cas autochtones de chikungunya en métropole. Ils sont, cet été, à un niveau particulièrement élevé, après une épidémie à La Réunion qui a facilité l’importation du virus. Désormais, « 23 épisodes de chikungunya totalisant 115 cas [avec] un à vingt-trois cas par épisode » ont été comptabilisés en métropole, selon SPF, précisant que six de ces épisodes sont clos. La semaine précédente, le bilan s’inscrivait à 16 foyers pour 63 cas, un niveau déjà inédit. Pour ce qui est de la dengue, 6 foyers ont été recensés pour un total de 11 cas.
La transmission de la dengue et du chikungunya en métropole est une conséquence de l’implantation du moustique tigre. Celui-ci était encore absent de la métropole voici quelques décennies, mais il s’y est désormais largement installé, sur fond de réchauffement climatique.