En 1994, au faîte de sa gloire, la Fnac ironisait sur la Chine de Mao Zedong. Des affiches de publicité représentant le fondateur de la République populaire de Chine clamaient : « Les prix verts (une autre façon de s’enrichir). Pourquoi vert ? Parce que le rouge a fait son temps. » Cette publicité de l’« agitateur culturel depuis 1954 », selon le fameux slogan de la Fnac, « ne serait probablement pas validée aujourd’hui », estime le sociologue du commerce Vincent Chabault, qui l’a exhumée. « A l’époque, elle avait fait grincer des dents auprès des équipes de vendeurs et des syndicalistes, car elle semblait enterrer le Parti communiste », se souvient-il.
Trente ans plus tard, la Fnac ne rit plus. Le fleuron français de la distribution de produits culturels, électroménagers et électroniques s’apprête à voir le géant chinois de l’e-commerce Jingdong – plus connu sous le nom de JD.com – prendre 21,95 % de son capital.
Le numéro trois du secteur en Chine, derrière Alibaba et Pinduoduo (propriétaire de Temu), est, en effet, en train de mettre la main sur le distributeur allemand de produits électroniques Ceconomy (une opération à plus de 2,2 milliards d’euros) et son millier de magasins. Or Ceconomy avait en 2017 racheté à Artémis, le fonds d’investissement de la famille française Pinault, sa part dans le groupe Fnac Darty.
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