Lancée en 2021, la Ligue Conférence a beau être la plus petite – et la plus récente – des compétitions européennes de clubs, elle fait tout de même entrer Chelsea dans l’histoire du football. En s’imposant en finale face au Betis Séville (4-1), mercredi 28 mai, le club anglais est devenu le premier à remporter les quatre Coupes d’Europe, après la Ligue des champions (2012 et 2021), la Ligue Europa (2013 et 2019) et la défunte Coupe des coupes (1971 et 1998).
A Wroclaw, en Pologne, les Londoniens, menés 0-1 à la mi-temps, sont parvenus à renverser leurs adversaires espagnols – privés, eux, d’un premier titre continental –, qui ne sont pas parvenus à écrire jusqu’au bout l’histoire du Petit Poucet triomphant, au bout d’un parcours semé d’embûches entre tours qualificatifs, barrages et élimination longtemps repoussée.
L’entraîneur italien de Chelsea, Enzo Maresca, remporte son premier titre dès sa première saison avec ses jeunes « Blues » aux dents longues, une équipe gonflée à coups de transferts mirobolants mais encore peu expérimentée au plus haut niveau.
Avec ses moyens de super-riches, le Chelsea Football Club s’est néanmoins présenté, mercredi soir, avec un onze de départ ronflant et des entrants de gros calibre, comme l’habituel capitaine, Reece James, et l’ailier, Jadon Sancho, l’un des auteurs de la remontée face à des outsiders au grand cœur.
Chelsea marqué par ses efforts du week-end
Pour la première finale européenne de son histoire, le Betis Séville, entraîné par l’expérimenté Manuel Pellegrini, n’a pas paru intimidé et a démarré plus vite, plus fort, porté par une marée de supporteurs vert et blanc. Le club anglais avait la possession du ballon, mais de manière stérile, tandis que son adversaire espagnol faisait valoir la discipline, l’ambition et les occasions en première période.
Le maître à jouer sévillan, Isco, quintuple vainqueur de la Ligue des champions avec le Real Madrid, a montré qu’il était revenu à son meilleur niveau. Omniprésent, c’est lui qui a récupéré un ballon perdu par Malo Gusto et déstabilisé la défense de Chelsea sur l’ouverture du score, avec une merveille de passe cachée pour Eze Abde. L’ailier marocain de 23 ans a bonifié l’offrande, d’un contrôle du droit et d’une frappe croisée du gauche (9e, 0-1). Il avait déjà été décisif lors des demi-finales contre la Fiorentina, en marquant le premier but à l’aller (2-1) et le dernier au retour, celui de la qualification, en prolongation (2-2 a.p.).
Pour Enzo Maresca, ce début de match manqué par les Blues s’explique par les efforts fournis le week-end précédent en championnat, lorsque son équipe est allée chercher une victoire décisive à Nottingham Forest lors de l’ultime journée de Premier League, et assurer la quatrième place finale, synonyme de qualification pour la prochaine Ligue des champions.
« Nous avons abordé le match de la mauvaise manière. Je m’y attendais un peu car pendant deux jours, la joie était un peu trop grande après Nottingham Forest », a-t-il jugé. L’entraîneur italien avait d’ailleurs pesté contre les quarante-huit heures de repos supplémentaires dont a bénéficié le Betis avant la finale.
« Un point de départ »
Après la mi-temps, un tout autre match s’est joué : Chelsea a attaqué à tout-va et le Betis a défendu autant qu’il a pu, parfois à la limite, avant de craquer sous les coups de boutoir de Cole Palmer. Le jeune meneur de Chelsea a fait des misères à ses adversaires avec des dribbles, des accélérations et des centres décisifs pour Enzo Fernandez (65e, 1-1) et Nicolas Jackson (71e, 2-1), buteurs de la tête et de la poitrine respectivement, en l’espace de sept minutes.
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Le coup de massue était trop fort pour le Betis Séville qui va lâcher en fin de match. Jadon Sancho (83e, 3-1) et Moises Caicedo (90e + 4, 4-1) vont donner plus d’ampleur à la démonstration de Chelsea, qui succède aux Grecs de l’Olympiacos, vainqueurs en 2024.
« Les supporteurs le méritent, cela fait déjà deux ou trois ans qu’ils attendent un bon moment. Le club a investi beaucoup d’argent au cours des trois ou quatre dernières années, il attend donc aussi des résultats », a déclaré Maresca, comblé par cette fin de saison réussie. « J’espère que ce sera un point de départ et qu’à partir de ce soir, de cette saison, nous pourrons construire quelque chose d’important », a ajouté l’entraîneur italien.
De son côté, le foot anglais s’offre un second trophée européen cette saison, après la victoire de Tottenham en Ligue Europa. Mais la Premier League restera à quai pour la finale de la grande Ligue des champions qui opposera, samedi 31 mai à Munich, en Allemagne, le Paris Saint-Germain à l’Inter Milan.