Une étude de la Drees compare, dans 12 pays, les revenus disponibles des ménages sans enfant.
Elle distingue les couples des personnes seules et leurs revenus.
La France se situe dans une position intermédiaire parmi la douzaine de pays étudiés.
En comparaison avec d’autres pays, comment la France aide-t-elle celles et ceux qui gagnent le moins ? Selon une enquête de la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (Drees) (nouvelle fenêtre) notre pays offre « un gain substantiel à l’activité » des salariés modestes alors qu’il se montre moins généreux envers les personnes sans emploi.
L’enquête a porté sur douze pays : huit pays européens (Allemagne, Autriche, Espagne, France, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Suède), auxquels s’ajoutent la Corée du Sud, le Japon, les États-Unis et le Canada. Les différences entre eux tiennent à la manière de redistribuer les revenus du travail et du patrimoine entre citoyens, à travers différents types de soutiens comme l’aide au logement, les minima sociaux ou encore les crédits d’impôts.
Personne seule ou couple sans enfant
L’enquête a comparé le revenu disponible des personnes en âge de travailler (célibataire ou en couple sans enfant) qui ne travaillent pas et sont sans ressources, et celui des salariés modestes qui touchent la moitié du salaire moyen national. Pour que la comparaison puisse se faire, l’étalon choisi est « dans chaque pays, le revenu disponible d’une personne seule, locataire qui y gagnerait le salaire médian (RDSM) », détaille la Drees.
Après études, trois grands groupes apparaissent : un premier « peu protecteur » composé de la Pologne, du Canada et des États-Unis qui soutiennent « très peu les personnes sans travail et sans ressources ainsi que les actifs modestes ». Le soutien varie considérablement selon les pays : aux États-Unis, une personne seule sans emploi dispose d’un revenu équivalent à 8% du revenu d’un salarié payé au salaire médian, contre 47% en Suède.
Comme les autres pays d’Europe de l’Ouest, la France est dans une position intermédiaire : le revenu d’une personne seule sans ressources y est de 39% du revenu d’un salarié payé au salaire médian, soit 820 euros par mois. Les aides sont plus élevées pour un couple que pour un célibataire, mais elles ne sont pas multipliées par deux, car vivre à deux induit certaines économies d’échelle (loyer…)
Sans ressources ou travailleurs modestes
Le deuxième groupe (France, Espagne, Royaume-Uni et Japon) soutient « les personnes sans ressources mais aussi les actifs ayant une rémunération de l’ordre » d’un Smic à plein temps. Ces pays offrent « un gain substantiel à l’activité », grâce à une panoplie d’aides sociales et fiscales qui leur est propre.
Le troisième groupe (Allemagne, Autriche, Italie, Corée du Sud et Suède) « aident les personnes sans ressource dans une proportion comparable au deuxième groupe, mais ils soutiennent moins les revenus des actifs modestes ». « Le gain au travail pour un salaire modeste y est donc plus faible que dans les deux autres groupes de pays », pointent les chercheurs. Il ressort que dans son groupe, « la France aide un peu moins les personnes sans ressources » que les autres mais « un peu plus les travailleurs modestes grâce à la prime d’activité ». Elle assure ainsi « le revenu disponible le plus élevé pour un salarié modeste ».