Ce qu’il faut retenir de la déclaration de politique générale de François Bayrou
François Bayrou, a souhaité remettre la réforme des retraites « en chantier », en réunissant les partenaires sociaux dès vendredi et en demandant « une mission flash » à la Cour des comptes pour établir un diagnostic. « La loi de 2023 a prévu que l’âge légal de départ passerait à 63 ans fin 2026. Une fenêtre de tir s’ouvre donc. Je souhaite fixer une échéance à plus court terme, celle de [cet] automne (…). Nous pouvons rechercher une voie de réforme nouvelle, sans aucun totem et sans aucun tabou, pas même l’âge de la retraite – les fameux 64 ans –, à condition qu’elle réponde à l’exigence fixée », a-t-il ajouté.
- Création d’un fonds spécial consacré à la réforme de l’Etat
Le premier ministre a annoncé la création d’un fonds spécial « entièrement [consacré] à la réforme de l’Etat », estimant que les « 1 000 agences ou organes de l’Etat constituent un labyrinthe dont un pays rigoureux peut difficilement se satisfaire ». Ce fonds sera financé par des actifs « en particulier immobiliers, qui appartiennent à la puissance publique, de façon à pouvoir investir, par exemple, dans le déploiement de l’intelligence artificielle dans nos services publics », a-t-il précisé.
- Création d’une « banque de la démocratie »
Souhaitant que les partis « puissent se financer sans avoir besoin de passer par des stratégies de contournement », le premier ministre a dit vouloir « la création d’une banque de la démocratie pour que le financement des partis politiques et des campagnes ne dépende plus de choix de banques privées, mais puisse éventuellement être le fait d’organismes publics placés sous le contrôle du Parlement ».
- Réforme du mode de scrutin
François Bayrou a proposé d’avancer « sur la réforme du mode de scrutin législatif » avec « un principe proportionnel », soulignant qu’il devra « être enraciné dans les territoires ». Cette réforme « nous obligera à reposer en même temps la question de l’exercice simultané d’une responsabilité locale et nationale », a ajouté le premier ministre.
Le premier ministre a annoncé que l’effort demandé aux collectivités ne sera pas de 5 milliards d’euros, comme envisagé par le gouvernement Barnier, mais de 2,2 milliards d’euros.
- Reprise de l’étude des cahiers de doléances des « gilets jaunes »
« Nous devrons reprendre l’étude des cahiers de doléances qui ont été présentés par les “gilets jaunes” », juge François Bayrou, afin que s’expriment « les attentes souvent les plus inexprimées qui sont celles des milieux sociaux exclus du pouvoir ».
« Chercher une forme d’harmonie, c’est aussi évoquer les craintes et les réalités que suscite dans notre pays l’immigration. (…) ma conviction profonde, c’est que cette immigration est d’abord une question de proportion. »
« Je pense que, dans notre système scolaire et universitaire, il faut que puissent être acceptés et même favorisés les réorientations, les changements de formation », a déclaré le premier ministre. « Parcoursup est une question », a-t-il poursuivi, souhaitant par ailleurs la promotion de la lecture alors que « les écrans ont pris désormais le pas sur tout autre mécanique de transmission des connaissances ». « Cet enjeu est un enjeu national », a-t-il souligné.
« L’écologie, au contraire de ce que certains pensent, n’est pas le problème, c’est la solution, en tout cas la solution que nous privilégions. »
François Bayrou s’est engagé à remettre en question « les pyramides de normes en donnant l’initiative aux usagers. Ceux que l’on contrôle doivent avoir leur mot à dire sur les contrôles », a-t-il estimé, au lendemain d’une rencontre avec les principaux syndicats agricoles.
François Bayrou s’est prononcé pour « une politique du logement repensée et de grande ampleur ». « Nous pouvons aller plus loin encore en réduisant les délais, en allégeant les demandes d’autorisation, en favorisant la densification, en facilitant les changements d’usage », a-t-il estimé, ajoutant que « cela suppose de relancer l’investissement locatif et l’accession à la propriété ».
Le gouvernement proposera « une hausse notable » de l’objectif national de dépenses de l’Assurance-maladie, « ce qui permettra d’améliorer les conditions de travail des soignants et de protéger les plus fragiles », a promis le chef du gouvernement. Par ailleurs, « la mesure de déremboursement de certains médicaments et de consultations [envisagée lors des discussions budgétaires sous le gouvernement Barnier] ne sera pas reprise », a-t-il ajouté. Le premier ministre a également promis « le remboursement intégral des fauteuils roulants dès 2025 ».