Il est un peu plus de 20 heures, mardi 18 mars, quand les députés du MoDem rejoignent dans l’un des salons du rez-de-chaussée de l’hôtel Matignon, leur chef, François Bayrou. Le premier ministre de 73 ans a fait dresser pour eux de larges tables. « J’ai besoin de vous », lâche-t-il, avant même que la trentaine de convives n’entame le poulet fermier arrosé de côtes-du-Rhône.
Auprès de ses troupes, le chef du gouvernement s’épanche sur la violence qu’il affronte dans l’Hémicycle. Lui qui rêvait tant d’occuper la rue de Varenne apparaît soudain fragile. « J’ai besoin de croiser vos regards », avoue-t-il, réclamant une plus grande présence de ses élus dans les murs du Palais-Bourbon lorsqu’il s’exprime. « Je suis un affectif », concède-t-il.
Après le choc lié à la chute du gouvernement Barnier, en décembre 2024, le Béarnais devait être l’homme de la réconciliation. Le voici confronté aux mêmes écueils, ou presque, que son prédécesseur de droite. Dépourvu de majorité, le centriste éprouve les limites de sa condition. Et souffre d’avoir concédé à ses ministres la liberté de parole et d’action.
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