La RATP a présenté vendredi son plan pour lutter contre la fraude, qui représente plusieurs centaines de millions d’euros de manque à gagner par an sur le réseau francilien.
Il comprend une vingtaine de mesures dont l’augmentation du prix des amendes.
La RATP a présenté, ce vendredi 28 mars, son plan pour lutter contre la fraude, laquelle représente plusieurs centaines de millions d’euros de manque à gagner chaque année sur son réseau. Parmi la vingtaine de mesures à venir, l’opérateur public souhaite notamment augmenter de 20 euros les amendes pour les rendre plus dissuasives. La contravention s’élève actuellement à 50 euros si on la règle immédiatement, bien en dessous de la moyenne mondiale de 116 dollars, d’après la RATP. L’amende pour défaut de titre de transport passerait ainsi à 70 euros en cas de règlement sur place et à 120 euros en différé, précise l’opérateur, qui veut d’abord obtenir l’accord de son donneur d’ordre, IDFM, pour valider la mesure.
Depuis février, la RATP a effectué 200 opérations de contrôle continu là où la fraude est particulièrement importante. « Nous avons dans ce cadre contrôlé 60.000 voyageurs et dressé 6.300 amendes », a précisé le porte-parole de la RATP. L’entreprise va intensifier ces « opérations coup de poing », notamment sur le réseau tramway, en y augmentant « significativement le nombre de contrôleurs » avec le doublement des effectifs en trois ans.
Bientôt un recours à l’IA ?
Plus en détails, sur le réseau ferré, l’opérateur public envisage d’augmenter « progressivement » de 50% les effectifs. Actuellement, la RATP compte 1.000 agents de contrôle, dont entre 400 et 600 sont déployés tous les jours sur les lignes.
La RATP étudie également l’idée de recourir à l’intelligence artificielle avec des caméras programmées pour détecter les franchissements illégaux de portique. Elles enverraient un message au poste de sécurité qui pourrait aussitôt dépêcher une équipe pour verbaliser les resquilleurs, sur le modèle de ce qui existe à Barcelone, a expliqué la RATP. Il sera nécessaire d’obtenir l’accord du législateur pour lancer l’expérimentation, a complété la Régie.
À titre de repère, l’entreprise dit recenser 1,7 million d’infractions par an sur son réseau, avec un taux de fraude très variable en fonction du mode de transport. Ce taux n’est que d’environ 5% des usagers sur le réseau ferré (métro et RER), soit « assez proche des objectifs contractuels » fixés par l’autorité régionale organisatrice des transports, Ile-de-France Mobilités (IDFM), d’après le porte-parole de la RATP. En revanche, il atteignait 15% dans les bus et 16% dans les tramways en 2023.
Mi-février, la présidente d’IDFM, Valérie Pécresse, a demandé aux opérateurs de déployer un plan de lutte contre la fraude avec pour objectif de la diviser par deux d’ici à la fin de l’année. D’après les estimations d’IDFM, la fraude dans toute l’Ile-de-France représente 700 millions d’euros de pertes de recette tous les ans.