- La part de Français qui affirment avoir déjà été victimes d’une tentative d’arnaque aux données bancaires recule légèrement en France, selon une étude.
- Les réflexes de prudence sont de mieux en mieux connus, et notamment des seniors, une tranche d’âge souvent ciblée mais qui se protège le mieux.
- Le ministère de l’Économie va lancer une grande campagne de sensibilisation à ce sujet dès ce week-end.
Des résultats « encourageants »
, mais qui ne doivent pas faire retomber la prudence. Les Français sont de plus en plus vigilants face aux fraudes aux moyens de paiement (nouvelle fenêtre), selon une étude dévoilée ce mercredi 18 juin, et relayée notamment par Bercy. « Mais le risque reste élevé »
, et certains comportements susceptibles d’accroître la vulnérabilité des données des internautes sont toujours répandus.
Le montant des fraudes sur les « paiements par carte avec authentification forte »
et les «
virements frauduleux
(nouvelle fenêtre) opérés depuis la banque en ligne »
est en légère baisse sur les six premiers mois de 2024. Il diminue de 2% en montant par rapport au premier semestre 2023, ce qui représente 179 millions d’euros qui n’ont pas été subtilisés, selon l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP).
« Des chiffres encourageants, mais la vigilance reste essentielle »
, alerte dans un communiqué (nouvelle fenêtre) l’organisation, aux côtés du ministère de l’Économie, de la Banque de France et de la Fédération bancaire française (FBF). Cette dernière dévoile, pour compléter ces chiffres, les résultats d’une enquête menée avec Harris Interactive ces dernières semaines, qui relève que de moins en moins de Français sont touchés par ces fraudes, mais que des comportements à risque subsistent.
Des utilisateurs mieux informés, plus prudents… Mais encore quelques écueils
« Bien que le niveau d’exposition reste élevé, la proportion de Français déclarant avoir été victimes d’une tentative d’arnaque diminue pour la première fois »
, note ainsi ce communiqué commun. En particulier, 54% des Français affirment avoir déjà été victimes d’une tentative d’arnaque aux données bancaires, soit trois points de moins qu’en 2024. Pour une personne sur dix, l’arnaqueur est allé jusqu’au bout.
Un léger recul pouvant être lié au fait que les Français adoptent des « comportements de
plus en plus prudents face aux fraudes
(nouvelle fenêtre)«
, salue le communiqué. Par exemple, « 88% des Français ignorent les appels d’origine inconnue ou inattendus, 77% utilisent un mot de passe spécifique à leur compte bancaire, et 61% le changent régulièrement »
, détaille-t-il. Sept Français sur dix ont aussi adopté la double authentification, qui renforce la sécurité des connexions, et vérifient que les sites internet qu’ils utilisent sont bien sécurisés. Par ailleurs, « les Français semblent être de moins en moins nombreux à répondre positivement à des sollicitations suspectes, notamment lorsque cela concerne la banque »
, selon l’étude.
Les utilisateurs sont aussi beaucoup mieux informés sur les escroqueries les plus répandus : entre 80 et 90% d’entre eux savent ce qu’est un hameçonnage (l’envoi de mails prétendument envoyés par des organismes officiels), la fraude au faux conseiller bancaire, celle aux sentiments et à l’amitié (nouvelle fenêtre), la demande de rançon informatique… Ils savent aussi mieux réagir quand ils sont effectivement victimes d’arnaques, même si les chiffres restent encore bas : 32% des sondés contactent d’abord leur banque, 28% font immédiatement opposition et 18% déposent plainte (un chiffre grimpant de sept points par rapport à 2024).
Faux conseiller bancaire : peut-on vraiment être remboursé ? Le 13H à vos côtésSource : JT 13h Semaine
De manière générale, une écrasante majorité de sondés (91%) considèrent leurs données bancaires comme sensibles, « un chiffre en progression continue depuis 2023 »
. Ils se disent aussi très inquiets face au risque de fraude, en particulier le piratage de données bancaires et les arnaques en ligne pour plus de 80% d’entre eux. Quant à l’intelligence artificielle, elle pourrait « favoriser des
escroqueries plus sophistiquées
(nouvelle fenêtre) »
pour 85% des Français, mais plus de 6 sur 10 estiment qu’elle peut aussi permettre de renforcer les outils de protection.
Malgré tout, « certains comportements à risque perdurent »
, relève le communiqué. L’étude souligne ainsi que « 39% des Français préenregistrent leurs identifiants et mots de passe sur le site Internet ou l’application de leur banque et près de 3 Français sur 10 (28%) enregistrent leurs données bancaires sur des sites marchands »
.
Les seniors, les meilleurs élèves sur les réflexes de prudence
Une partie de l’étude est par ailleurs dédiée à des cibles privilégiées des arnaqueurs : les seniors. Contrairement à certaines idées reçues, cette tranche d’âge est celle qui se protège le mieux. Parmi les Français de 60 ans et plus, 44% disent avoir été visés par une tentative d’arnaque aux données bancaires et 9% en ont été effectivement victimes (nouvelle fenêtre), soit respectivement 10% et 2% de moins que sur l’ensemble de la population.
Ils sont conscients des risques (huit seniors sur dix se disent conscients que leur génération est plus ciblée par les escrocs), et près d’un senior sur deux pense que sa génération sait « moins bien se protéger que les plus jeunes »
. Pourtant, ce sont eux qui développent le plus les bons réflexes. Ainsi, 93% d’entre eux ignorent souvent les appels suspects (5% de plus que dans la population en général), 81% utilisent souvent des mots de passe complexes (nouvelle fenêtre) (+4%) et 79% consultent souvent les messages de sécurité de leur banque (+6%). Et en cas de « sollicitation douteuse »
, 8 seniors sur 10 contactent leur banque, contre 66% tous âges confondus.
Autant de comportements sur lesquels le gouvernement souhaite davantage appuyer : aux côtés de la banque de France, de la FBF et de l’OSMP, le ministre de l’Économie annonce le lancement dès ce week-end d’une nouvelle campagne de sensibilisation « aux arnaques les plus fréquentes »
, pour « rappeler
les bons réflexes
(nouvelle fenêtre)«
. Le tout résumé dans un appel : « Codes, mots de passe et identifiants bancaires : NE DONNEZ JAMAIS CES DONNÉES »
.
Bercy rappelle au passage, dans le communiqué, qu’un conseiller bancaire ne demande jamais des données confidentielles, comme un mot de passe ou un identifiant, ni la Banque de la France. L’administration fiscale ne transmet jamais de formulaires en ligne « pour obtenir un remboursement sans se connecter à l’espace authentifié »
, et la Direction générale des Finances publiques (DGFiP) n’envoie jamais de SMS pour une amende impayée, ajoute-t-il également.
*Enquête réalisée en ligne du 28 mai au 2 juin 2025. Échantillon de 2 018 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 688 personnes âgées de 60 ans et plus.