La Cour des comptes aime apporter sa contribution à des débats qui sentent le soufre. Dans un rapport dévoilé lundi 26 mai, la haute juridiction consacre un chapitre à « la fraude aux retraites versées à l’étranger ». Pour combattre le phénomène, des actions ont été engagées, avec des résultats à la clé, et il convient de continuer dans ce sens, écrivent les magistrats de la rue Cambon, à Paris. Les chiffres qu’ils fournissent semblent relativiser l’ampleur financière du problème, sans pour autant le minimiser – bien au contraire.
Fin 2022, 1,1 million de femmes et d’hommes résidant hors de la France percevaient une pension de la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (CNAV) – soit 7,2 % des bénéficiaires affiliés à ce régime. De son côté, l’Agirc-Arrco, le système complémentaire des salariés du privé, allouait une retraite à quelque 853 000 individus domiciliés à l’étranger. Les prestations octroyées par ces deux régimes s’élevaient à 5,9 milliards d’euros, soit 2,7 % des sommes qu’ils avaient attribuées à leurs affiliés. C’est en Algérie, au Portugal et en Espagne que les montants les plus importants sont distribués – à hauteur, respectivement, de 1,3 milliard d’euros, 1,1 milliard d’euros et 700 millions d’euros.
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