Friedrich Merz en a fait une sorte d’appartement témoin de l’Allemagne telle qu’il l’imagine. Avec ses quelque 25 000 habitants, ses collines et son clocher, la petite ville de Brilon, située au cœur de la région bucolique du Sauerland, dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, forme une vision presque idéalisée du pays : celle des maisons à colombages décorées de trophées de chasse et d’horloges à coucou mécanique, des enseignes en lettres gothiques et des clubs de tirs pluricentenaires où les hommes continuent de se retrouver, une fois par an, en costume de chasse.
La maison de famille où a grandi le nouveau chancelier chrétien-démocrate, qui doit être investi, mardi 6 mai, par le Bundestag, se trouve sur la place du marché : une grande bâtisse bourgeoise en pierre de taille, surnommée la « maison Sauvigny », du nom de la mère de Friedrich Merz. Quasi centenaires, ses parents vivent encore à Brilon, et leur fils vient les voir tous les mois, assure-t-on sur place. Friedrich Merz pose alors son avion privé à Arnsberg, où travaille encore son épouse, et fait les 45 kilomètres de route jusqu’à Brilon en voiture. Pour venir ici depuis Berlin, il faudrait emprunter trois trains différents. Le trajet dure près de six heures. C’est dire si ces deux Allemagne sont éloignées l’une de l’autre.
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