Lors d’une séance de cryothérapie lundi 14 avril, une employée d’une salle de sport On Air du 11e arrondissement de Paris est morte et une cliente a été hospitalisée dans un état grave après une fuite d’azote, selon les premiers éléments de l’enquête.
Les faits se sont déroulés vers 18 heures 20, selon une source policière. Une employée de la salle de sport, née en 1996, est morte. Une autre personne, cliente de l’établissement, née en 1991, a été hospitalisée et son pronostic vital est engagé.
Selon les premiers éléments de l’enquête, une fuite d’azote de la cabine de cryothérapie serait à l’origine de l’intoxication, selon une source proche de l’enquête. « Une enquête en recherche des causes de la mort est ouverte et confiée au commissariat de police du 11e arrondissement de Paris, en co-saisine avec l’inspection du travail », a fait savoir le parquet de Paris, sollicité par l’Agence France-Presse (AFP).
« Une autopsie et des analyses toxicologiques ont été ordonnées pour déterminer avec précision la cause de la mort, laquelle serait survenue au cours d’une séance de cryothérapie », a-t-il précisé. Trois autres personnes qui ont prodigué des soins aux deux victimes ont été prises en charge en urgence relative, a précisé la source policière. L’azote est un gaz inodore qui provoque une diminution de l’oxygène dans l’air et peut entraîner une intoxication.
Des journalistes de l’AFP présentes sur les lieux ont vu des agents sortir de la salle de sport un corps sur un brancard recouvert d’un drap blanc et le placer dans un véhicule des services funéraires vers 21 heures 45. Au même moment, une femme en tenue de sport est ressortie de l’établissement, en larmes.
« Thérapie par le froid »
« J’allais m’entraîner comme tous les soirs, j’ai vu deux collègues de la salle qui m’ont dit que la salle était fermée et (…) qu’il y avait un décès » à cause d’une fuite d’azote de la salle de cryothérapie, rapporte Diego Brisset, 26 ans. Lui ne pratique pas cette technique par le froid : « on m’a toujours dit que c’était dangereux », dit-il.
La cabine de cryothérapie aurait fait l’objet d’une réparation lundi, a révélé une source proche. La salle de sport, qui comptait 150 personnes, a été évacuée peu après les faits, selon la source policière. Des jeunes attablés en terrasse à proximité, boulevard Voltaire, racontent avoir vu vers 19 heures 30 trois camions de pompiers arriver. Des paravents ont été installés pour dissimuler ce qu’il se passait devant la porte de la salle et le long du trottoir.
La cryothérapie est une « thérapie par le froid » qui consiste à placer une personne pendant deux à trois minutes dans des chambres ou des cabines dont la température peut descendre sous −110 °C. La personne est immergée dans des baignoires d’eau glacée ou des chambres à azote. Initialement destinée aux sportifs de haut niveau afin de prévenir ou traiter les douleurs musculaires après l’exercice, cette pratique est proposée pour soulager des maladies inflammatoires ou neurologiques, et même utilisée en dehors de tout contexte pathologique.