Un millier de personnes ont rendu hommage samedi à l’adolescent tué le 31 octobre dernier à Poitiers (Vienne).
Anis, 15 ans, avait été tué lors d’une fusillade dans un quartier de la ville.
Quatre autres mineurs avaient été blessés dans le drame.
Un rassemblement pour rendre hommage à Anis. Cet adolescent de 15 ans a été tué le 31 octobre dernier lors d’une fusillade à Poitiers (Vienne), dans le quartier des Couronneries au nord-est de la ville. Ce soir-là, des coups de feu avaient retenti devant un kebab, alors qu’une association avait organisé à proximité une soirée Halloween.
C’est devant ce restaurant que s’est d’abord réuni la foule ce samedi pour saluer la mémoire de cette jeune victime. Des fleurs, des bougies et des peluches ont été déposées devant l’établissement, où a également été installé un panneau recouvert de messages de proches. Le cortège s’est ensuite dirigé vers l’immeuble de la mère d’Anis, qui a remercié la foule depuis son balcon. Des cousins de l’adolescent ont crié à plusieurs reprises « Anis, paix à ton âme« . Des applaudissements nourris ont retenti en retour.
« On demande des excuses au ministre »
Le lendemain des faits, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait déclaré à tort qu’après la fusillade, « une rixe entre bandes rivales » avait ensuite opposé « plusieurs centaines de personnes« , avant de dénoncer « les ‘narcoracailles’ » qui « n’ont plus de limites« . Des propos qui ont choqué certaines des personnes présentes pour rendre hommage à l’adolescent. « Il y a aujourd’hui beaucoup de choses à rétablir, a ainsi pointé l’une de ses tantes. On demande des excuses au ministre, qui a sali son image. »
Face à la foule, elle a décrit un « enfant que tout le monde aurait aimé avoir« , à la fois « gentil » et « studieux« . « On a vécu deux drames ce soir-là, la perte d’un enfant et l’assimilation de ce jeune, de nos jeunes, à des narcoracailles « , a aussi déploré Wassim, un habitant du quartier de 50 ans, père de deux adolescents. « Longtemps » habitante de ce quartier « joyeux, vivant, avec une belle mixité« , Françoise, 83 ans, regrette, elle, les « amalgames » formulés après cette affaire.
Le tireur présumé, âgé de 25 ans, s’est rendu aux forces de l’ordre mardi. Il a été mis en examen, notamment pour assassinat et tentatives d’assassinat, et placé en détention provisoire, a indiqué par la suite le parquet de Poitiers. Déjà connu de la justice pour des faits de trafic de stupéfiants et de violences, il a également été mis en examen pour détention d’armes à Marseille, selon une source policière.